1994

1994

GRIMSKUNK

Purs et durs

Les gars de Grimskunk (à l’exception de Boris) ne se considèrent pas comme des militants ni des prêcheurs, et encore moins des incitateurs à la débauche. "Oui, c’est vrai, on est un groupe de poteux, mais on n’impose notre style de vie à personne, c’est pas un dogme ou une religion, c’est une simple expression de notre liberté de conscience, explique Franz. Il faut aussi comprendre que notre musique a une énergie particulière qui a beaucoup à voir avec la consommation de drogue. Tu peux la recevoir et l’apprécier en étant tout à fait straight, mais la dope est une partie essentielle de notre processus créatif; tout ce qu’on fait en est imprégné". "Tout ce que je peux dire, c’est que je préfère jouer devant une salle où tout le monde est ben gelé sur le pot plutôt que d’être devant une gang de jeunes sur le PCP", renchérit Boris. (Benoît Aquin)

MARIE-FRANCE BAZZO

Radio libre

photo: Gilbert Duclos

Autant Bazzo est critique vis-à-vis de la culture "branchée" des golden eighties (infantilisme aigu, superficialité chronique et obsession maladive de la nouveauté), autant elle ne peut pas piffer la pseudo-authenticité des années 90. "Je déteste les causes et les artistes qui étalent leurs bons sentiments pour la galerie", lance-t-elle. "Tout ça me donne des nausées. Même chose pour le mouvement politically correct: c’est à chier! Il faut le combattre constamment, quotidiennement, dans chacun de nos gestes et de nos paroles. Il faut dire des gros mots en ondes, passer des tounes en anglais…" (Richard Martineau)

PENDANT CE TEMPS-LÀ…

Lucien Bouchard est victime de la bactérie mangeuse de chair. Mario Dumont devient le chef de l’ADQ. Le 14 juin, une météorite traverse le ciel québécois. Pendant que tout le monde regarde ailleurs, entre 500 000 et 800 000 personnes sont tuées à coups de machette au Rwanda… (S. Proulx)