1997

1997

WAJDI MOUAWAD

Passé composé

"Moi, j’ai une belle vie: je fais le métier que j’aime et en plus, je suis très encouragé. Mais mon passé est rattaché un peu aux yeux de mon père. Et je pense que tout ce que j’écris, entre autres, c’est pour arriver à mettre sur papier la peine que je peux avoir à les regarder. Mon écriture est une quête pour dire un peu cette douleur-là. Par moments, j’y arrive. Donc, je n’ai jamais pleuré la guerre du Liban, jamais capoté parce que j’ai perdu mon pays. Est-ce que c’est normal? Et pourquoi j’écris sur ça? Plus ou moins tous mes textes parlent de la guerre. Je pense qu’il y a là quelque chose de totalement inconscient. Et une quête. En écrivant, je comprends. C’est toujours la même histoire que je raconte, mais, il me semble, avec chaque fois un peu plus de finesse. C’est un pas en avant." (Marie Labrecque)

JOSÉ NAVAS

La vie devant soi

photo: Yves Renaud

À trente-deux ans, Navas partage cette espèce de détachement propre aux gens qui ont côtoyé la mort. Pour lui, la partie se joue dorénavant au jour le jour. "Il ne s’embête pas avec les détails", raconte Dominique Porte. La maladie de William Douglas lui a fait prendre conscience de la fragilité du corps, qu’il croyait alors infaillible. En l’espace de quelques mois, il a vu son compagnon de vie dépérir à vue d’oeil. "C’est un véritable drame pour un danseur de ne plus être capable de danser. C’est pour cette raison que je travaille autant ces temps-ci. Dans vingt ans, je ne pourrai plus tenir le même rythme".

PENDANT CE TEMPS-LÀ…

Année sombre. Marie-Soleil Tougas et Jean-Claude Lauzon périssent dans un accident d’avion. La princesse Diana meurt dans une poursuite en automobile. Mère Teresa succombe à un infarctus. Versace est assassiné. Cinq membres de l’Ordre du Temple solaire se suicident. Le comble: la mine Bre-X n’a finalement aucune valeur… (S. Proulx)