Joaillier : Un métier en or

Joaillier : Un métier en or

Le métier de joaillier peut sembler sortir tout droit d’un conte de fées, mais ce n’est pas un métier pour les princesses! Rencontre avec une des créatrices de l’Atelier Lubie, une jeune joaillière qui n’a pas peur de mettre les mains à la pâte.

Claudine Thibault a tout de la fille ultra-féminine. Pourtant, c’est une vraie tomboy: "Ce que j’aime le plus dans la joaillerie, c’est de travailler dans une shop. J’utilise les mêmes outils que mon père qui est débosseleur, mais en miniature! J’aime façonner une matière brute comme l’argent et parvenir à en faire un petit bijou délicat", explique-t-elle. "Je n’aurai jamais de beaux ongles", s’exclame-t-elle ensuite, en montrant ses mains amochées par son travail. Elle ajoute que pour être joaillier, il ne faut pas avoir peur de se salir et de se blesser!

Après avoir étudié deux ans en théâtre, Claudine s’est intéressée à l’ébénisterie. Mais lorsqu’elle a aperçu le descriptif du programme de l’École de joaillerie de Montréal, est s’y est immédiatement reconnue. "Je n’avais jamais fait ça auparavant, même pas de bijoux en billes lorsque j’étais jeune. Toutefois, j’aimais le travail manuel et j’avais une bonne dextérité." Après sa première semaine à l’École, elle était déjà tombée sous le charme de l’atelier et de ses professeurs.

Être polyvalent

Après l’école, Claudine a connu deux années difficiles. Afin de pouvoir acheter son équipement, elle travaillait comme serveuse et faisait des heures supplémentaires pour amasser plus d’argent. "Après deux ans, j’ai réalisé que je devais sortir de ce cercle vicieux et faire ce que j’aimais: la joaillerie", affirme-t-elle. C’est donc en 2002 qu’elle a renoué avec sa collègue de classe Geneviève Beaulieu et qu’elles ont créé l’Atelier Lubie. Aujourd’hui, la compagnie a pignon sur rue à Val-David dans les Laurentides et ses créations sont distribuées dans quelques points de vente du Québec. Le concept de la collection actuelle est très original. Les bases d’argent sterling sont ornées de véritables petits éléments de la nature et recréent les quatre saisons. L’été est représenté par des coquillages, du sable et des perles, l’automne, par des feuilles et brindilles, l’hiver, par des quartz bruts et le printemps, par de petites fleurs des champs.

Le métier de joaillier n’est pas de tout repos, surtout lorsqu’on est en affaires, confie Claudine: "Comme on possède notre propre entreprise, on doit porter plusieurs chapeaux. On doit vendre notre produit, faire du marketing, gérer les communications… L’idéal dans le futur serait d’avoir quelqu’un qui fait ça pour nous et qu’on puisse se consacrer entièrement à la création." Claudine avoue ne jamais être totalement satisfaite: "Dans dix ans, mes collection seront différentes. Je viens de découvrir l’art visuel et j’aimerais un jour marier cet univers et celui de la joaillerie. C’est important pour moi d’être en constante évolution."

Atelier Lubie: 1287, rue Jean-Baptiste-Dufresne, Val-David.
Pour connaître les différents points de vente: www.atelierlubie.ca

ooo

La formation

Ne s’improvise pas joaillier quiconque aime enfiler des perles! La formation en joaillerie est essentielle pour en maîtriser les différentes techniques. À l’École de joaillerie de Montréal, on offre plusieurs programmes. Le plus complet est le DEC en joaillerie. Dans une ambiance d’atelier-école où l’aspect pratique est favorisé, on apprend à fabriquer des bijoux et à développer sa créativité. L’École privilégie l’apprentissage individualisé en petits groupes bien encadrés. En plus des cours de base obligatoires au cégep, on y découvre entre autres les techniques de dessin, l’histoire des métiers d’art, le sertissage et le travail de la matière. Un aspect très intéressant de ce programme: tout au long de la formation, les étudiants ont l’occasion de présenter leurs oeuvres dans le cadre de concours et d’expositions.

Les cours spécifiques sont également proposés aux adultes qui veulent effectuer un retour à l’école. La formation permet d’atteindre sept niveaux différents, chacun relié à la confection d’un style de bijou particulier. On peut faire sa formation en semaine ou les fins de semaine. L’École de joaillerie offre également des cours de perfectionnement qui sont accessibles à des gens qui maîtrisent déjà les techniques de base de la joaillerie. Si vous avez la fibre joaillière en vous mais que vous ne désirez pas nécessairement en faire un métier, il est possible d’assister à des ateliers d’un jour. Vous y découvrirez l’art de la pâte d’argent, la coloration des métaux ou encore la gravure à l’acide.

La période d’inscription à tous les cours reprend le 11 janvier.

École de joaillerie de Montréal: 416, boulevard De Maisonneuve Ouest, www.ecoledejoaillerie.com