Thanatologie : De vie à trépas

Thanatologie : De vie à trépas

Les métiers de la thanatologie sont un art séculaire. Malgré une demande qui ira en s’accroissant, côtoyer la mort au quotidien est un choix de carrière qui requiert une réflexion… sur la vie.

Embaumeur ou conseiller funéraire, le thanatologue travaille à son compte ou pour une maison funéraire après des études collégiales de trois ans. Le Collège de Rosemont, seul établissement public à offrir ces cours, dans des installations nouvellement rénovées, est le chemin choisi par la majorité des futurs thanatologues, et une vingtaine de diplômés gagnent annuellement le marché du travail. Philippe Dionne, embaumeur chez Magnus Poirier, a réorienté tardivement sa carrière après avoir fait la synthèse d’intérêts contradictoires. "Je m’intéressais à l’histoire ancienne et aux rites, je cherchais à intégrer ces intérêts dans mon quotidien. Avec le multiculturalisme de la métropole, on doit respecter les traditions de diverses cultures et religions, c’est très intéressant."

Intimidante, la mort? "Je savais que c’était pour moi et je ne craignais pas du tout les premiers contacts en laboratoire. Évidemment, il faut avoir un bon équilibre psychologique et un système de valeurs établi dans ce métier, sinon ce serait déstabilisant. À mon avis, l’idée la plus répandue est que les gens du domaine sont lugubres, alors qu’ils sont au contraire de bons vivants."

La conservation et la présentation du corps sont la responsabilité de l’embaumeur (thanatopracteur), mais le technicien en thanatologie doit choisir sa voie entre divers aspects reliés aux traditions funèbres. Ses études le disposent à planifier, organiser et diriger les rites en tant que directeur d’un funérarium, ou encore à accueillir et conseiller les familles en tant que conseiller funéraire. Il peut également choisir d’être préposé au crématorium et doit s’attendre au contact avec différents intervenants du domaine de la santé, des services sociaux et représentants ou ministres du culte.

Avec le vieillissement de la population, les services de ces techniciens seront en demande, surtout en région. Le boom des décès est prévu pour les années 2030, période où la génération des baby-boomers commencera son déclin. Pour le moment, Philippe Dionne qualifie les conditions de "correctes" et mentionne que le travail pour une grande maison est le meilleur garant d’une situation avantageuse.

Formation /
Techniques de thanatologie
Collège de Rosemont, 6400, 16e Avenue, Montréal, 514 376-1620, www.crosemont.qc.ca