Osheaga 2016 – jour 3 : chaud, chaud, chaud!
Quelle belle journée hier au Parc Jean-Drapeau. Le soleil était au rendez-vous, Thom dansait, Leon trémoussait ses hanches, les festivaliers étaient heureux, bref, ce fut une autre excellente édition pour Osheaga.
Vers 13h30, la file était immense pour accéder au site. J’ai donc malheureusement manqué le spectacle de MØ. Ce sera pour une autre fois. Un mal pour un bien, car j’ai pu apprécier la performance du duo Le Matos, efficace à souhait avec sa musique électro à la Kavinsky et Cliff Martinez (Drive, The Neon Demon, The Knick). Une foutue belle façon d’amorcer ma folle journée.
Ensuite, direction Scène de la Montagne pour admirer Foals qui a donné, à mon avis, l’une des meilleures performances d’Osheaga depuis sa création il y a déjà onze ans. Le chanteur Yannis Philippakis s’est donné corps et âme pour ce trop court moment avec le groupe anglais. La version live de Spanish Sahara fut un moment jubilatoire. Et que dire de What Went Down en guide de conclusion? Une véritable onde de choc.
Tout comme l’indiquait son t-shirt, Leon Bridges fut un Texas Gentleman. Soixante minutes de plaisir contagieux avec celui qui, avec ses pantalons taille haute et sa face de bébé, me faisait drôlement penser au personnage de Steve Urkel dans Family Matters, une sitcom américaine diffusée dans les années 90. J’avais le goût de lui pincer les joues tellement il était adorable. J’avais le sourire fendu jusqu’aux oreilles à chaque fois qu’il s’élançait dans ses mouvements de danse à la Soul Train. Tout comme Charles Bradley, cet artiste a de la classe. Le monde aurait davantage besoin d’artistes de cette trempe. Authentique, sympathique, humble.
Je lance d’ailleurs l’idée à Evenko de créer un festival célébrant la musique soul sous toutes ses formes. Je suis même prête à collaborer à l’élaboration de la programmation si l’opportunité se présente.
Assoiffée et affamée, je n’ai pu voir que quelques chansons de Grimes. Le résultat était intéressant et divertissant mais un peu chaotique par bout. Faut dire que Claire Boucher s’est excusée à maintes reprises pour sa performance, blâmant la fatigue et une envie de vomir. Une première expérience ratée entre l’artiste et moi, mais je suis prête à lui donner une deuxième chance. Après tout, il ne faut pas juger une personne après une première date.
C’était la grande forme pour M83. Anthony Gonzalez et sa bande étaient en feu. Petit coup de coeur pour le musicien à la crinière frisée qui dansait frénétiquement autant avec la cloche à vache qu’avec sa basse. Je suis essouflée juste à y repenser. Si les pièces du dernier opus Junk m’emballaient pas trop, mon extase atteignit son point culminant lors de l’écoute de Outro, Midnight City, Reunion et Couleurs.
Coup de théâtre à quelques minutes du spectacle de Disclosure. L’application du festival nous avise que les frères Lawrence ne pourront arriver à temps pour leur prestation. Quelle déception. Je ne vous cacherai pas que j’avais excessivement hâte de voir ce spectacle. Heureusement pour les fêtards, Disclosure a pu atterrir à Montréal à temps pour leur set au New City Gas vers 1h du mat. En remplacement de Disclosure, Gramatik m’a laissé un peu indifférente. Mais quelle belle visibilité pour le DJ!
Radiohead est entré sur scène à 20h30, une vingtaine de minutes avant l’heure prévue au programme. Le spectacle offert hier soir était nettement supérieur à celui proposé au Secret Solstice en juin dernier. En Islande, le groupe semblait plus robotique, plus fermé. Les festivaliers d’Osheaga furent témoins d’un Thom Yorke qui blaguait, qui dansait et qui interagissait avec l’immense foule entassée devant la Scène de la Rivière. Les gars échangeaient des sourires et paraissaient très détendus. Pour le plus grand bonheur des fans, Radiohead nous a offert de jolis cadeaux musicaux avec intensité dont les très attendues Let Down et Creep. Perso, j’ai un faible pour , 2 + 2 = 5, There There et Idiotheque. La livraison de ces pièces me bouleverse à chaque fois.
Doit-on remercier la bouffe de Chuck Hughes pour l’une des meilleures performances de Radiohead en sol montréalais? Ou peut-être est-ce la faute du maire Coderre? Peu importe la raison, chapeau Radiohead pour cette soirée magique. Et n’attendez pas un autre cinq ans avant de revenir nous voir.