– LA CARTE DES AGRESSEURS SEXUELS DU JOURNAL DE MONTÉAL –
Le Journal de Montréal vient de publier ce qu’il prétend être «carte des agresseurs sexuels». Il s’agit, si l’on en croit le titre, d’une carte géographique servant à localiser les agresseurs sexuels, ou encore les pédophiles, ce n’est pas très clair puisque lorsque l’on clique sur la carte, un nouveau titre apparaît : «Demeurez-vous près d’un pédophile».
En fait, si on lit les plus petits caractères de Marc Pigeon – car il faut toujours lire les petits caractères de Marc Pigeon pour ne pas se faire remplir – on comprend qu’il s’agit d’accusés et non de condamnés. Il ne s’agit donc pas d’une carte géographique des résidences d’agresseurs sexuels, mais d’une carte géographique des résidences de gens qui sont accusés d’agression sexuelle.
Premier leurre. Première bassesse.
Ce que le Journal de Montréal a répertorié, donc, ce sont des causes pendantes d’agression sexuelle, des causes où l’accusé est encore présumé innocent, des causes où la gravité subjective de l’acte n’est pas mentionnée, des causes où les accusations seront peut-être abandonnées, où l’accusé sera peut-être acquitté, où la Couronne déclarera peut-être finalement qu’elle n’a pas de preuve à offrir.
L’agression sexuelle est un crime objectivement très grave. Je suis une femme, féministe, et jamais je ne banaliserai l’agression sexuelle en-soi.
Il y a toutefois de nombreux dossiers d’agression sexuelle totalement abracadabrants qui se retrouvent à la Cour et qui parfois mènent à une condamnation ou à un plaidoyer de culpabilité.
Deuxième problème. Deuxième abomination.
Qu’il suffise de raconter ici une histoire. Elle se déroule au palais de justice de St-Jérôme.
Un jeune homme dans la vingtaine avancée, sans antécédent judiciaire, est en instance de séparation. Il est avec sa blonde/ex blonde dans la maison qu’ils habitent encore ensemble quand ils ne sont pas en chicane. Un soir harmonieux où ils se font une soirée-télé, elle l’invite à venir s’étendre avec elle. Elle lui demande des «minouches dans l’dos» pour s’endormir. (Il expliquera à son avocate que, souvent, ils débutaient leurs jeux amoureux et sexuels par des «minouches dans l’dos».)
Le jeune homme s’exécute et commence doucement ses «minouches dans l’dos». Malheureusement, il a avancé une main téméraire, sans permission, sans consentement, vers le sein de sa blonde/ex blonde. Elle s’est fâchée et elle a porté plainte pour agression sexuelle. Le dossier a suivi son cours devant la justice.
Pour moi, c’est une affaire qui n’aurait pas dû être judiciarisée. Mais ce n’est pas le sujet.
Le sujet, c’est que ce jeune homme se retrouve sur la carte des agresseurs sexuels du Journal de Montréal. Avec tous les autres qui n’ont pas été condamnés et qui ne le seront peut-être jamais.
Panique et frénésie paranoïaque de la part du journal de Montréal et de la part de celui qui prône la culture de la haine et de la vengeance et qui s’appliquent à leurrer et à beurrer le public. C’est évident qu’aucune famille québécoise ne souhaite avoir un agresseur sexuel ou un pédophile, au-dessus, à côté ou en-dessous de chez-elle. Mais de là capoter et ostraciser des accusés qui n’ont pas été jugés et/ou qui ne le seront jamais, il y a plus qu’une marge. Pure hystérie, de la part d’un écervelé qui jamais n’aurait eu le culot de publier les noms et adresses des maffieux de Montréal qui tuent de sang froid. S’est-il donné la peine d’identifier les presbytères et les institutions religieuses où logent des prêtres et des religieux qui ont fait l’objet d’allégations, de poursuites payantes ? C’est ça être un jaune ou un pisseux. C’est au choix. C’est peut-être ça aussi, être déséquilibré et potentiellement dangereux. Si les prisonniers qui ont commis des homicides et autres crimes pluriels, ont des libertés et des droits reconnus et des avocats pour les faire respecter, les délinquants du sexe n’ont-ils pas autant de droits qui doivent obliger de tels nonos au respect minimal ?
Étonnant comment on peut avoir vécu avec un/une ennemi/e mortel/le sans le réaliser. En qui peut-on avoir confiance ?
Pour ce qui est du « Jounal de Monrial », ce sont des petits apprentis sorciers en train de jouer avec le feu. Ils ne font que reprendre un thème favori habituel de la droite, la sécurité publique et les agresseurs sexuels, pour… « faire droite ». Mais ils le font en épais, avec incompétence, en faisant la bêtise de viser des causes pendantes plutôt que des causes entendues (oups… On a gaffé…).
Z’auraient peut-être mieux fait de s’en tenir à leur écrapou habituel et de laisser le journalisme aux journalistes.
LA majorité de la population quelque soit le pays prend tout à la lettre et il faut faire gaf à ce qu’on dit quand même. Faire une liste de personnes qu’on désigne comme des agresseurs sexuels, c’est déjà revenir à une époque où la population se faisait justice elle même en ne considérant pas que celle-ci soit vraiment coupable ou non. Ce journal ne pense pas aux conséquences d’un tel truc en voulant faire un buzz, car l’intention de nuire est très volontaire à mon avis. Que ses gens soient innocents ou coupables, il se peut que leur réputation soit foutu désormais à jamais et ça visiblement ce journal s’en contre fout. La paroniaque peut aussi amener les gens à des actes graves … Imaginons qu’une des personnes de cette liste se fasse tuer par quelqu’un qui a peur .
Que fera ce journal dans ce cas là ?
J’suis content de demeurer à Dorval !!!
http://lci.tf1.fr/monde/europe/belgique-un-psychiatre-repute-admet-avoir-couche-avec-des-patientes-7575264.html
oui là aussi…..