Champagne : petit guide pour bien buller
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Champagne : petit guide pour bien buller

C’est la boisson du temps des fêtes par excellence. Mais si la consommation de champagne est en augmentation, beaucoup ne savent pas trop quoi acheter ni comment le boire. Voici quelques conseils pour bien profiter du plus festif des vins…

On l’appelle «Monsieur Bulles». Guénaël Revel, historien de formation et grand spécialiste du champagne, vient d’ailleurs de sortir un dernier livre: Champagnes – guide et révélations. Entre anecdotes historiques et bons plans qualité-prix, on a relevé quelques points essentiels et démonté quelques préjugés sur le champagne.

Les consommateurs de champagne sont de plus en plus nombreux.
Si le marché du champagne n’est pas encore très développé au Québec, il a bien augmenté depuis cinq ans. Sur la dernière année, les ventes de champagne en SAQ ont monté de 8%. «La demande en produits de luxe augmente en période de crise», explique notre Monsieur Bulles. Quand les temps sont durs, on aurait ainsi tendance à vouloir plus profiter des plaisirs de la vie…

Et il n’y a pas que la consommation de champagne qui augmente. La plupart des vins mousseux ont en effet la cote: le prosecco a doublé sa production en dix ans, atteignant 450 millions de bouteilles annuelles, et il y a aujourd’hui autant de bouteilles de cava de produites que de champagne. De nos jours, on fait même du crémant au Danemark ou en Corée…

«Ici on a la chance d’avoir des vins de partout dans le monde, contrairement à la France par exemple», souligne Guénaël. Au Québec, les mousseux ont connu une augmentation des ventes en SAQ de 15% en une année.

Pas besoin de se ruiner pour boire du bon champagne.
Certes, le champagne représente l’hectare de vignes le plus cher au monde. Mais si les Québécois dépensent en moyenne 60$ pour une bouteille – pas toujours bonne -, on peut trouver d’excellents rapports qualité-prix en SAQ. Monsieur Bulles conseille ainsi le champagne Tribaut (38$), le Lallier (48$) ou encore le Delamotte (49$).

Le champagne, c’est du vin.
Et c’est aussi un vin de table. «La Champagne est d’ailleurs en train de changer sa communication dans ce sens-là, indique l’expert. De plus en plus, on va mentionner un accord avec un met en parlant d’une bouteille.»

On associe toujours le champagne avec des huîtres ou un dessert, mais les possibilités sont multiples. «Selon moi, le champagne est le seul vin qui va avec tout. Il y a tellement de diversité dans les champagnes qu’on retrouve toutes les saveurs possibles; et il y en a forcément un qui va aller avec votre plat. Les accords vont du foie de veau à la pizza!», assure Guénaël.

Un champagne rosé ira par exemple très bien avec de l’agneau ou des volailles grillées. «Oui, ça peut marcher moins bien avec certains aliments, comme les produits avec de l’ail ou beaucoup d’amertume, et encore…»

On ne le déguste pas frappé.
Il faut éviter de servir le champagne juste sorti du frigo, car on perd tous les arômes et il ne reste que le côté acide et agressif du vin. On le sert plutôt lorsqu’il est à 8 ou 9°C, et on attend une dizaine de minutes avant de le boire; il sera alors à environ 12°C, la température idéale.

«On peut aussi ouvrir une bouteille de champagne une heure avant de servir. Le vin ne deviendra pas flat, contrairement à ce que beaucoup croient; c’est une question de quantité d’air dans la bouteille…», explique Monsieur Bulles.

La flûte n’est pas le verre idéal pour le champagne.
On associe la flûte au champagne, car sa longue forme élancée permet d’admirer le train de bulles du vin effervescent. Mais ce verre étroit ne permet pas d’évacuer suffisamment de gaz carbonique, ce qui peut déranger la perception des arômes.

Choisissez plutôt un verre à vin blanc classique pour la dégustation. Oubliez aussi la «coupe grand-mère», qui occasionne une trop forte oxygénation du champagne car le rebord du verre ne revient pas vers l’intérieur – on perd ainsi des arômes.

Le champagne est et restera la boisson des fêtes!
La Champagne vend 50% de ses productions annuelles entre septembre et janvier. «Les bulles ont toujours eu cette connotation festive. C’est l’effet champagne: c’est le seul vin qui déclenche les réjouissances d’un seul bruit, avec le fameux pop du bouchon. C’est le top départ de la fête!»

D’ailleurs, au XVIIIe siècle, on appelait le champagne «vin saute-bouchon»…