L’excellence en bouteille
Après huit ans chez Pit Caribou, le brasseur Ben Couillard a vendu ses parts de la microbrasserie gaspésienne et s’est installé à quelques minutes de là, à Val-d’Espoir, pour lancer une nouvelle entreprise à plus petite échelle. En moins de deux ans d’existence, sa brasserie Auval connaît un succès assez phénoménal. Les sites spécialisés en bière – et pas juste au pays – soulignent le travail d’exception de l’entreprise de Ben Couillard et la grande qualité de ses produits.
«J’ai 17 bières différentes, nous précise Ben au bout du fil. L’idée est que, dans les premières années, j’expérimente et je peaufine mes produits. Je classe ça en trois catégories: les fermières (saison, grisette – celles que je vais toujours travailler), les bières aux fruits (qui reviennent chaque année) et les bières houblonnées (IPA, Double IPA) – un style plus rapide qui me permet de faire rentrer un peu d’argent alors que le reste prend beaucoup plus de temps.»
Puisque la distribution est relativement limitée à l’extérieur de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent – 90% restent dans la région de novembre à mai; 100% l’été –, les amateurs de bière font la file chez les quelques chanceux détaillants pour se procurer ces bières délicieuses. Et la brasserie de Val-d’Espoir commence à accueillir son lot de touristes grâce au bouche-à-oreille. «J’ai pas de pub annexé ou quoi que ce soit, dit Ben. C’est rare que le touriste lâche la 132! Mais oui, même sans signalisation ou promotion, les gens viennent. J’ai une petite boutique sur place ouverte de la Saint-Jean-Baptiste à la fête du Travail.»
Mine de rien, Ben Couillard a grandement contribué à l’essor des microbrasseries dans l’est du Québec. Il y a 10 ans, lorsqu’il a ancré Pit Caribou en Gaspésie avec ses deux amis, ils faisaient cavaliers seuls. «À l’époque, ça arrêtait à Québec. Y avait pas de microbrasseries dans l’est du Québec à part aux Îles-de-la-Madeleine. Y avait pas beaucoup de bières de microbrasseries qui se rendaient ici non plus, donc pour pouvoir boire de la bonne bière, on s’est dit: pourquoi ne pas la faire nous-mêmes?»
Lorsqu’il a tourné la page avec Pit Caribou, Ben a eu envie de retourner à une méthode plus artisanale de fabrication de bière, à plus petite échelle. «J’ai démarré Auval plus avec l’idée d’un projet de ferme brassicole: l’implantation d’un verger de petits fruits, de certains aromates, de grains non maltés et de miel.»
En plus de créer ses produits par le vieillissement en barrique de chêne – et non en fût de chêne comme la plupart des microbrasseries –, Ben Couillard favorise aussi un assemblage qui ressemble à des méthodes de fabrication de vin. «C’est par assemblage de différents barils que tu construis un produit, pas juste dans une seule cuve. C’est comme un collage de plein de goûts que tu assembles pour inventer une bière.»
Pour la suite des choses, le propriétaire, qui n’a qu’un seul employé pour le moment, dit vouloir continuer à peaufiner ses produits et à augmenter leur qualité d’innovation. «Les bénéfices ne servent pas à augmenter la production ou à ajouter des cuves. Ça servira à acheter du meilleur équipement ou à aménager l’espace ici, le côté agricole et le kiosque de la ferme.»
Santé et longue vie!
Les choix de la rédac
Incontournable, le Festival Musique du Bout du Monde en est déjà à sa 14e édition. Son fameux concert au lever du soleil à Cap-Bon-Ami mettra en vedette cette année la charmante Chloé Sainte-Marie. Du 10 au 14 août.
37, rue Chrétien, Gaspé, musiqueduboutdumonde.com
L’Auberge Chic-Chac dans Murdochville accueille son lot de touristes en hiver grâce à ses activités hivernales en pleine poudreuse. Pendant la saison estivale, l’endroit propose du rafting dans la rivière Madeleine.
540, avenue Dr-William-May, Murdochville, chic-chac.ca
Grande nouveauté cette année au Musée de la Gaspésie: la réalité virtuelle. L’expérience immersive La Gaspésienne no 20 permet de revenir en 1963 et d’apprendre les techniques de pêche à la morue.
80, boulevard Gaspé, Gaspé, museedelagaspesie.ca
En Gaspésie selon Ben…
Un lieu culturel qui se démarque?
La vieille usine de L’Anse-à-Beaufils. «C’est à 8 kilomètres de Percé. C’est une ancienne usine de pêche qui a été reconvertie en espace culturel. Y a un studio d’enregistrement, une salle de spectacle qui fait partie du ROSEQ, une galerie, un bar, des ateliers pour enfants. C’est un gros centre qui a revitalisé ce secteur-là.»
55, rue à Bonfils, L’Anse-à-Beaufils, lavieilleusine.qc.ca
Une bonne table?
La maison du pêcheur. «C’est un bon resto avec une belle table d’hôte accessible et délicieuse. C’est réputé. L’endroit a dû être déplacé et réaménagé récemment à la suite des tempêtes de cet hiver. C’est près du quai, avec vue sur le rocher Percé.»
155, place du Quai, Percé, maisondupecheur.ca
La plus belle vue en ville?
«À Percé, il y a maintenant le Géoparc. C’est du beau travail d’aménagement des sentiers, qui donnent des points de vue partout. Il y a une passerelle vitrée qui mène un peu dans le vide, donc c’est spectaculaire et même un peu épeurant!»
180, route 132 Ouest, Percé, geoparcdeperce.com