Vie

Omnivore revient à Montréal

Le festival international de gastronomie posera ses valises à Montréal pour sa 6e édition, les 23 et 24 septembre prochains à la SAT…

«On ne peut pas se passer de Montréal sur la scène culinaire mondiale. Tant elle apporte par sa mixité de cultures, sa capacité à avancer sans œillères en intégrant le populaire et l’exigence, le goût nord-américain et les influences européennes, asiatiques, sud-américaines.» Luc Dubanchet, fondateur d’Omnivore, est fan de Montréal, et c’est toujours avec plaisir qu’il revient au Québec pour le festival.

Le thème de cette sixième édition: 100% local. La pâtisserie sera en outre mise de l’avant. Cette année, on pourra admirer neuf démonstrations culinaires par jour, histoire de voir où en est la nouvelle vague de la création en cuisine. Deux professionnels ont d’ailleurs fait le déplacement pour l’occasion, dont Dominic Fortin, du Bearfoot Bistro à Whistler, et Yannick Achin d’Italie pour la marque Parmigiano Reggiano.

De nombreux chefs locaux seront bien sûr de la partie: John Winter Russel (Candide), Raegan Steinberg et Alexandre Cohen (Arthurs Nosh Bar), Medhi Brunet-Benkritly (Marconi), Adrien Renaud (Food Lab), Stéphanie Labelle (Pâtisserie Rhubarbe), Leigh Roper (Foxy), Charles-Antoine Crête, Cheryll Johnson et Zebulon Perron (Foodchain), Seth Gabrielse et Julien Roy (Boulangerie Automne), Marc-Alexandre Mercier, Ariane Lacombe et Dominc Goyet (Le Réservoir), Nicholas Kambell (Libertine), Aaron Langille (Le Diplomate), Vanya Fililpovic (Dame Jeanne) et Marc-Olivier Frappier (Joe Beef, Liverpool & Vin Papillon).

Des invités seront également présents pour parler de leur terre et de leur savoir-faire. Et il n’y aura pas que des chefs – comme le montre la présence du fromager Yannick Achin, qui parlera de l’association cuisine/fromage. Et alors qu’a été lancée fin juin la première édition parisienne du Mondial de la Bière en lien avec le Mondial de la Bière à Montréal, Omnivore donne également la parole au brasseur Frederic Le Gall de Trou du Diable.

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Bref, Omnivore sait se renouveler. On en a parlé avec le journaliste Luc Dubanchet, son fondateur:

VOIR : Quels sont les changements de cette édition 2017?

Luc Dubanchet: Omnivore a souhaité se recentrer sur les masterclass, qui sont le cœur de ce que nous faisons depuis dix ans. Nous mettons l’accent sur le 100% local en mettant sur scène des Canadiens pour parler de cuisine, de pâtisserie, de produits… La culture canadienne et surtout de Montréal est extrêmement riche et il est important pour nous que le plus de personnes possible en soit conscient. Nourrir l’esprit est une priorité et si on peut aider chacun à grandir un peu plus, c’est merveilleux.

Les démonstrations culinaires sont gratuites pour le public. Pourquoi ce choix?

C’est la volonté de partager avec le plus grand nombre des expériences uniques avec des chefs. Notre modèle économique ne repose pas sur les entrées.

Pourquoi le choix du thème «local»?

Parce que Montréal et le Québec possèdent des ressources magnifiques et qu’il est de notre devoir de festival d’en rendre compte et d’en faire prendre conscience au public comme aux acteurs de la restauration. Producteurs, brasseurs, vignerons, chefs: le Québec n’a rien à envier en qualité à pas mal de régions du monde entier. Encore faut-il en avoir conscience, revendiquer pleinement cette richesse et cette chance pour toute une ville et un territoire. Modestement, Omnivore apporte sa pierre à cette prise de conscience.

Pourquoi mettre l’accent sur la pâtisserie cette année?

Parce qu’il y a encore une autoroute pour le sucré à Montréal! Derrière les formidables Patrice Demers et Stéphanie Labelle, qui ont tracé le chemin, on sent qu’une nouvelle génération de pâtissiers est en train de sortir et nous avons simplement envie d’en parler, de l’inviter sur scène pour qu’elle se révèle.

Comment a évolué le festival depuis ses débuts à Montréal?

Un festival doit s’adapter le plus possible à l’évolution du paysage qui l’entoure. Omnivore cherche donc année après année à rassembler les chefs qui nous semblent les plus importants du moment. On a appris à les/se connaître, un vrai respect s’est créé entre nous grâce à cette histoire commune qui s’écrit année après année. C’est le plus important pour nous.

Comment s’est fait le choix des chefs participants au festival?

C’est le travail de terrain et réseau qui paient! La chance de revenir deux fois par an et de rester en contact permanent avec des chefs qui nous font suffisamment confiance et ont l’égo suffisamment modeste pour nous signaler qu’un sous-chef vient d’ouvrir ou va ouvrir. On se sert de ce travail de terrain pour sélectionner celles et ceux qui nous semblent les plus intéressants et correspondent le plus à l’esprit créatif véhiculé par Omnivore.

Quelles sont les différences entre l’édition montréalaise et celles d’ailleurs dans le monde?

La taille! Malheureusement, Omnivore Montréal ne grossit pas aussi vite et bien qu’on le souhaiterait… Moscou, dont l’édition a commencé un an avant Montréal, a atteint beaucoup plus vite son rythme de croisière, tant au niveau des commandites que du succès public. On a pourtant les mêmes moyens et une différence de taille: la langue! Omnivore reste très attaché à Montréal mais il faudrait que les acteurs économiques se mobilisent un peu plus autour de notre festival…

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