Christiane Germain, femme d'instinct
Vie

Christiane Germain, femme d’instinct

Pour les dix ans de sa marque de vêtements, Elisa C-Rossow a organisé un joli projet: photographier dix femmes représentant Montréal, pour honorer ses collections et célébrer la ville. Entrevue avec l’une d’elles, la femme d’affaires Christiane Germain.

Après plus de trente ans dans l’industrie hôtelière, Christiane Germain se décrit comme une self-made woman n’ayant pas peur des défis. Le fait de s’être retrouvée dans des situations hors de sa zone de confort tout au long de sa carrière l’a fait avancer. Aujourd’hui, en tant que coprésidente de Germain Hôtels, Christiane dirige les opérations et le marketing de tous les hôtels du groupe.

Ses qualités d’entrepreneuriat, dynamisme, ténacité et inventivité ont été honorées à plusieurs occasions par les gens d’affaires et la communauté touristique du Canada. Ayant à cœur la vitalité économique du pays, Christiane accorde une grande importance à la mise en valeur des talents canadiens, qu’elle soutient notamment grâce à la politique d’approvisionnement locale instaurée par le groupe.

Elisa C-Rossow: De Toronto, tu es revenue à Québec suite à l’offre de ton père pour ouvrir le restaurant Cousin Germain…

Christine Germain: Je crois que je voulais simplement rendre mon père fier. Il a été une grande inspiration et une grande importance dans ma vie. J’ai toujours voulu lui faire plaisir à travers mes accomplissements.

Quel moment ou projet a réellement lancé ta carrière?

Ma vie est parsemée d’éléments déclencheurs. Le premier restaurant, élever mon enfant seule, l’ouverture du premier hôtel, etc. Toutes les petites étapes de ma vie ont déclenché des successions de projets et je pense que j’ai simplement su bien choisir ceux que je voulais entreprendre et comment les réaliser.

Quel est le meilleur conseil que tu aies reçu?

Mon père me disait toujours: «Si tu crois en ton entreprise, il faut que tu réinvestisses constamment». C’est ce qui nous a servi le plus à mon frère et moi. Ma mère, féministe avant son temps, me disait toujours: «Vas-y t’es capable!» Peut-être m’a-t-elle transmis son désir de s’affirmer en tant que femme dans une époque où l’homme dominait encore bien souvent. On a plus de ressources à l’intérieur de nous qu’on ne le croit. Encore faut-il les mettre à l’épreuve!

Quel a été ton plus grand risque professionnel?

Je ne crois pas que c’est un risque à 100%, mais plutôt une fierté aujourd’hui: je suis fière d’avoir accompli toutes mes idées de grandeur en opérant les hôtels et les projets en développement, tout en éduquant ma fille seule. C’était bien rare à mon époque que les femmes assument ce choix personnel d’être seule et d’avoir des enfants, surtout en étant à la tête d’une grande entreprise.

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