Noël au temps de la décroissance
Jamais n’a-t-on autant parlé de minimalisme et de surconsommation qu’en 2018. Prôner la décroissance implique de rejeter notre système économique, ne serait-ce qu’en partie, de résister à la tentation des achats peu utiles et réfléchir plus longuement à la provenance des biens qu’on achète.
Avec le lancement Pacte pour la transition, une initiative menée par l’homme de théâtre Dominic Champagne, les militants écologistes n’ont cessé de rappeler l’importance des petits gestes, des changements d’habitudes à échelle individuelle. On peut tous mieux faire, particulièrement à l’aube de la saison des sapins verts.
Acheter moins et local s’impose comme l’alternative aux centres d’achats traditionnels. L’empreinte carbone des biens vendus dans les foires d’artisans est presque nulle et, en plus, les commerçants présents sur place n’encouragent aucune forme de cheap labor. C’est un choix éthique à bien des égards.
À Montréal comme à Québec, les créateurs tiennent salon. Des joailliers, des illustrateurs, des couturiers, des céramistes, des savonniers et d’autres savants alchimistes. Survol de l’offre en trois marchés testés et approuvés.
Souk @ Sat
Quand? Du 28 novembre au 2 décembre
Où? Société des arts technologiques (Montréal)
L’élégance et la créativité pure se conjuguent au Souk @ Sat. Ici, tout est épuré, parfaitement disposé et photogénique, comme tiré d’un seul et même fil Instagram. Les kiosques s’agencent les uns avec les autres, la vue d’ensemble coupe le souffle aux premiers abords, à l’entrée de la salle.
Cette année encore, Noemiah embellit l’espace de ses robes fluides et vaporeuses, des vêtements pour femmes empreints d’une grande légèreté. Une griffe montréalaise menée par Noémie Vaillancourt, une diplômée en littérature qui exprime désormais toute la poésie qui l’habite par l’entremise du textile.
L’événement fait aussi la part belle aux céramistes. Pensons notamment à Mérida Anderson de YYY, une petite marque qui se spécialise dans la confection de pendentifs et d’objets d’usage courant tels que des théières, des vases, des bols. Une collection variée, en termes d’items, mais marquée par une étonnante cohérence. Sa signature est reconnaissable entre toutes.
Voir cette publication sur Instagram@soukatsat cette semaine à le SAT ! Mercredi-vendredi 12-21h / samedi-dimanche 12-19h ☄️♥️?
Une publication partagée par YYY 〰️ Mérida Anderson Ceramic (@merida_yyy) le
Les fans de Pierre Lapointe risquent fort bien de se bousculer au kiosque de Pascal Blanchet, le dessinateur derrière les pochettes de Paris tristesse et La Science du coeur. L’illustrateur et auteur de romans graphiques y proposera essentiellement des créations issues son label Lorenz & Mortiz, une petite fabrique d’affiches opérée depuis la ville de Trois-Rivières. Des reproductions d’oeuvres qui nous semblent en tout point inspirées par les publicités touristiques d’une autre époque et par le monde de Wes Anderson – ce cinéaste légendaire avec lequel Blanchet a eu le bonheur de collaborer.
À surveiller aussi: la papeterie de Baltic Club, l’origami réinventé de Miss Cloudy et les chic chapeaux de Camille Côté
Salon Nouveau Genre
Quand? Les 1er, 2, 8 et 9 décembre
Où? Église Saint-Fidèle de Limoilou (Québec)
Les maisons de microédition et les auteurs de fanzines ont toujours eu une belle place au Salon Nouveau Genre et la 16e édition ne fera pas exception aux autres. Que les amateurs de se le tiennent pour dit: Sara H, cofondatrice des publications féministes Caresses magiques et Filles missiles, vous accueillera à sa table au cours du premier week-end. Une écrivaine dans le vent qui oeuvre hors des sentiers battus!
Édith Maisonneuve est une orfèvre de l’argile, une matière qu’elle propulse au rang de pierre précieuse. C’est elle qui se cache derrière Oeil Noir, une petite marque de son cru qui plaira forcément à celles qui aiment les designs simples et déployés dans une palette de couleurs neutres, voire monochromes.
On le reconnaît à ses habits bleu, blanc et rouge qui vont de pair avec les personnages qui peuplent ses illustrations. Pishier crée un univers ludique et à son image, teinté par ses passions pour les super héros et la musique rock. À son kiosque? Ses fameux “ti-cadres” mettant en vedette tout une pléiade d’icônes de la pop culture dont David Bowie, Batman, Mickey Mouse et… Bob Ross!
À surveiller aussi: les broderies lubriques de Dionoski, les disques vinyles de P572 et les épices boréales de Prendre racine
Puces Pop
Quand? Les 7, 8, 9, 14, 15 et 16 décembre
Où? Église Saint-Denis (Montréal)
Tamara Bavdek, antiquaire du fil aux mains agiles, brode des bijoux de textiles d’une rare finesse sous l’égide de la marque This Ilk. On reconnaît ses créations à leur délicatesse, leurs lignes résolument florales et inspirées par la mode des années 1960. L’apothéose du proverbial look “hippie chic”, en somme.
La palme de la cocasserie est remise à l’étiquette de gaminets Les roches qui roulent pour leurs habiles traductions des noms de nos groupes musicaux favoris. Tout sonne toujours mieux en français: Division de la joie, Le Velours souterrain, Bisou… Des dessins coquettement boboches accompagnent le tout, générant sourires et éclats de rires au passage.
À surveiller aussi: les beaux sacs à dos abordables de One By Shoks, les cosmétiques botaniques de Cucamanga et les caches pots peints à la main de Collage.