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Les pistes cyclables : Vélo, boulot, dodo

Dans une entrevue à un quotidien en avril 2005, Marc des Rivières, directeur des transports à la Ville de Québec, déclarait: "Le réseau cyclable récréatif est en avance sur le réseau utilitaire à Québec. Mais un jour pas trop lointain, les Québécois pourront aller travailler à vélo, de façon sécuritaire." I had a dream…

Selon Jeanne Robin, présidente de Promo-Vélo, beaucoup d’études démontrent que jusqu’à cinq kilomètres, le vélo est le moyen de transport le plus pratique, le plus rapide et le moins cher. Même si l’étalement urbain nuit beaucoup à l’utilisation du vélo comme moyen de transport, beaucoup de citadins pourraient l’employer au moins cinq mois par année. Malheureusement, les conditions actuelles des voies cyclables dans la capitale réduisent la quantité de gens prêts à changer leurs habitudes pour passer de quatre roues à deux.

Le climat d’hiver peu invitant, qui force la plupart des adeptes de la bicyclette à trouver une solution de rechange pour la majorité de l’année, et la géographie étagée de la ville de Québec, qui ferait reculer n’importe quel cycliste, sont deux problèmes pour lesquels la mairie de Québec ne peut rien. Toutefois, Jeanne Robin attend les élus au tournant quand il s’agit de l’amélioration des voies cyclables déjà existantes, voire de la mise en place de nouvelles voies réservées aux vélos sur des axes déficients dans ce domaine.

"Beaucoup de voies cyclables ne se rejoignent pas entre elles, et on espère que la mairie de Québec va remédier à cela", déclare la présidente de l’association qui, depuis trois ans maintenant, consacre son énergie à effectuer des pressions pour l’aménagement d’un réseau cycliste utilitaire dans la ville de Québec.

"On sent une certaine volonté de la part de la Ville quant au Plan directeur d’aménagement et de développement", affirme Mme Robin. Malheureusement, même si on y considère l’amélioration et le rajout de voies cyclables comme un point important, cela n’est pas compté parmi les priorités.

Dans les bureaux de Promo-Vélo, la période pré-élections municipales est le moment de se faire entendre auprès de chaque candidat à la mairie. Le Renouveau municipal de Québec a retenu l’attention de Jeanne Robin grâce à une déclaration de Claude Larose, chef du parti, datant du 16 août: "Il faut à la fois concentrer nos investissements pour unifier les pistes cyclables nord et sud de la ville avec les pistes situées dans l’axe est et ouest, et viser en même temps à compléter les circuits existants en fonction d’un usage utilitaire du vélo, soit pour aller travailler, étudier, faire son marché…"

Promesses électorales en vue de rallier les nombreux utilisateurs jusque-là peu entendus ou réelle volonté d’améliorer un système déficient? L’avenir nous le dira. Ou non.

Le nœud du problème? C’est qu’il est difficile pour la mairie de contenter tout le monde. Parlez de rétrécir les voies réservées aux automobiles et on crie à l’assassin; de supprimer quelques précieux espaces de stationnement et on vous fustige sur la place publique… Les cyclistes, eux, se faisaient jusque-là plus discrets et acceptaient leur sort comme on accepte une bonne grippe. Ce n’est plus le cas, et la demande sans cesse grandissante d’un réseau utilitaire à Québec se mêle avec le développement d’une conscience écologique globale et avec l’inquiétude face à l’obésité, véritable fléau moderne dans le domaine de la santé.

Les utilisateurs ne demandent pas l’impossible: des places de stationnement, une cohérence dans les voies cyclables, une signalisation mieux adaptée afin de sécuriser les déplacements cyclistes…

Pas besoin de construire de coûteuses pistes cyclables. Le partage de la route sur les artères peu fréquentées commence par une signalisation adéquate afin de rappeler aux automobilistes que la route ne leur appartient pas exclusivement.

Sur les routes très fréquentées, comme le pont de Québec ou le boulevard René-Lévesque, l’axe le plus emprunté à Québec, il s’agit de créer une bande cyclable en réduisant une voie et, encore une fois, d’ajouter une signalisation convenable.

Promo-Vélo insiste aussi auprès de la Ville pour que les cyclistes ne soient pas oubliés lors de l’aménagement d’une nouvelle rue, car il est toujours plus facile et plus efficace de planifier avant que d’essayer de régler un problème par la suite, chose que, selon Jeanne Robin, la mairie de Québec n’a toujours pas comprise.

www.ville.quebec.qc.ca/fr/organisation/pdad.shtml (Plan directeur d’aménagement et de développement)
www.promo-velo.org