Vie

Le recyclage : Second début

La Semaine québécoise de réduction des déchets, qui a lieu du 16 au 23 octobre, fait parler d’elle et incite les citoyens à faire un pas pour l’environnement. Une semaine pour en parler, 51 autres pour le faire.

3R, ce n’est pas le nom d’un produit d’entretien, ni un nouveau boys band à la mode; c’est une pratique qui insiste sur la nécessité de repenser les actions "jetables" au profit d’actions durables. Réduire, réutiliser et enfin recycler.

Recyc-Québec est un organisme gouvernemental destiné à sensibiliser la population québécoise, une des plus généreuses envers sa poubelle, aux problèmes qu’engendre la surproduction de déchets résidentiels ou industriels. "La consommation excessive et la façon dont nous nous débarrassons de nos déchets ont de graves conséquences sur les écosystèmes et les coûts des services publics", explique Johanne Riverin, vice-présidente de l’organisme. Tout le monde voudrait voir les déchets disparaître, mais personne n’en veut dans sa cour!" Difficile aussi pour les citoyens de changer leurs habitudes parfois bien ancrées, surtout dans un Québec placé sous le signe de la consommation à l’extrême. "Pour éviter de générer trop de déchets, il faut favoriser la réduction à la source, poursuit Mme Riverin, favoriser les produits durables et réparables, et oublier leurs homologues à usage unique."

Afin de gérer les matières résiduelles de façon responsable, la Communauté métropolitaine de Québec a mis en place un plan d’action conformément à la Politique québécoise sur la gestion des matières résiduelles 1998-2008, qui espère faire passer le taux de mise en valeur des résidus domestiques du petit 24 % d’aujourd’hui à un 60 % facile à atteindre. En effet, "85 à 90 % des matières résiduelles ont un potentiel de valorisation, précise Johanne Riverin. Mais si on arrive au 60 %, un grand pas aura déjà été fait!"

La Ville de Québec travaille à la mise en place d’une ribambelle de mesures permettant l’atteinte du 60 % tant convoité: un programme de soutien au compostage domestique, des moyens pour réemployer, pour soutenir les organismes communautaires ou d’économie sociale, la mise en place d’écocentres afin de permettre aux citoyens de se débarrasser de leurs rebuts de façon plus écologique… De plus, la mairie a alloué un budget de 1,5 millions de dollars à la modernisation de son centre de tri, inauguré le 29 septembre dernier. "Non seulement les travaux réalisés au centre de tri permettront à la Ville de prendre un nouveau virage vert mais, de plus, ces travaux s’autofinanceront complètement, prouvant ainsi que le recyclage est une activité rentable pour les collectivités", a expliqué en conférence de presse Ann Bourget, conseillère municipale responsable du dossier de l’environnement au comité exécutif de la Ville. Mme Riverin souligne également ce point important: "L’industrie québécoise de la mise en valeur des matières résiduelles génère à elle toute seule un chiffre d’affaires de 1,2 milliard de dollars annuellement, représentant près de 10 000 emplois au Québec, 100 000 si on inclut ceux qui travaillent dans les secteurs à forte utilisation de matières récupérées."

La Ville de Québec mise plus sur le volontariat, la sensibilisation du public, à l’encontre de certaines villes des États-Unis où on pratique une politique de "pay as you throw", une sorte de taxe sur les déchets émis, commente la vice-présidente de Recyc-Québec. Un bel espoir basé sur le civisme et l’implication volontaire des citoyens, geste optimiste avant que la ville, voire le monde entier, ne devienne une jolie poubelle.

www.quebec-ere.org
www.recyc-quebec.gouv.qc.ca
www.reseauressourceries.org/reduction
www.mddep.gouv.qc.ca/matieres