Vie

Limoilou : Chez nous, Limoilou

Loin de déplaire à ses habitants, Limoilou comporte néanmoins quelques secteurs à revitaliser. Que projette la Ville de Québec pour la revitalisation et l’harmonisation de cet arrondissement?

Pas vraiment banlieue, pas vraiment centre-ville, l’arrondissement de Limoilou fait partie, selon Donald Fradette, conseiller en communication à la Ville de Québec, des derniers à accueillir "monsieur et madame Tout-le-monde". Que ce soit grâce à la diversité des services, à la vie de quartier, aux loyers modérés ou à la diversité ethnique, la plupart des habitants de cet arrondissement de la Ville de Québec ne déménageraient pour rien au monde. C’est le cas de Cynthia Marchildon, étudiante en géographie, qui n’a que des louanges à la bouche lorsqu’elle parle de son quartier: "Franchement, je n’ai rien à redire, j’ai déjà habité au centre-ville, vers Montcalm, ou dans le Vieux, là où on s’imagine le plus retrouver une vie de quartier, mais c’est ici que je me sens le mieux."

C’est en partie pour cela que la mairie de Québec a pour projet, selon Donald Fradette, de "renforcer l’activité économique et accroître l’offre résidentielle dans ce secteur". C’est en effet le cas si on se fie au Plan directeur d’aménagement et de développement pour l’arrondissement de Limoilou: "La proximité du centre-ville, la localisation centrale de l’axe D’Estimauville, la présence d’institutions reconnues, la densité urbaine, ainsi que la proximité d’activités récréotouristiques à caractère régional représentent autant d’atouts sur lesquels la Ville a choisi de miser pour développer un centre majeur d’activités dans ce secteur, complémentaire au centre-ville."

De grosses améliorations sont pour cela à apporter à cet arrondissement, notamment en ce qui a trait à l’intégration des zones industrielles dans le paysage urbain et, surtout, à un grand vide à combler au niveau du secteur D’Estimauville.

C’est en particulier sur ce point que le PDAD pour l’arrondissement de Limoilou a posé le doigt: "Le projet de requalification visera à réduire les nuisances entre des fonctions moins compatibles. Les atouts en place seront mis à profit dans le développement d’un centre majeur d’activités." À cette fin, de nombreux projets sont à l’étude, notamment la mise en valeur de la zone des Capucins et de la Canardière, le développement d’un centre majeur d’activités dans le secteur D’Estimauville, le renforcement du dynamisme commercial de la 3e Avenue… mais beaucoup aussi ont été mis en branle, comme les travaux d’assainissement et de renaturalisation de la rivière Saint-Charles, la mise en valeur du domaine de Maizerets et de l’Arboretum, et le réaménagement de la portion nord de la 1re Avenue.

Pour ce projet en particulier, la Ville aura déboursé, selon Donald Fradette, près de 1 450 000 $ pour des travaux qui auront duré un peu plus de deux mois. "Les trottoirs ont été élargis et des gonflements, aménagés aux intersections des rues latérales. Des feux de circulation ont été ajoutés à l’intersection de la rue des Saules. À cette intersection, ainsi qu’à celle de la rue des Peupliers, la chaussée est maintenant marquée à l’aide de pavés d’une couleur contrastante. Ces interventions visent à améliorer la sécurité et à réduire la vitesse de la circulation. De plus, l’éclairage est amélioré et des fosses pour arbres et arbustes sont implantées dans les gonflements de trottoir et aux autres sections de trottoir qui le permettent." Donald Fradette précise que quelques lampadaires restent à installer, mais le seront en début d’année, afin de débuter 2006 en lumière.

Hormis les activités industrielles, d’autres activités nuisent au milieu résidentiel de Limoilou, comme le site municipal du dépôt de neiges usées et l’entreposage de wagons. Le PDAD considère leur relocalisation comme "nettement souhaitable". Néanmoins, loin de les condamner, la Ville reconnaît la présence des activités industrialo-commerciales du chemin de la Canardière et du boulevard Sainte-Anne, implantées dans ces quartiers depuis de nombreuses années. "Le maintien et la revitalisation de la zone industrielle de la Canardière seront favorisés, mais privilégieront toutefois une zone tampon en bordure du boulevard des Capucins et du chemin de la Canardière. Qualité de vie et maintien de fonctions peu compatibles avec des fonctions résidentielles seront ainsi conciliés."

Christian Simard, député bloquiste de Limoilou-Beauport, a déclaré jeudi dernier qu’un "centre majeur de recherche en neurophotonique pourrait bientôt s’implanter dans le secteur D’Estimauville". Il affirme avoir la volonté d’amener Ottawa à investir dans ce quartier défavorisé.

Une autre piste qui pourrait bien aboutir, elle aussi, au renouveau économique de l’arrondissement de Limoilou.