La rue du Campanile fêtera cette année ses 20 ans d’existence. Érigée en 1986, pour l’Industrielle Alliance, elle avait pour buts premiers de mettre en valeur une propriété de quelque 20 hectares et de favoriser le développement d’un quartier stable et équilibré.
"Le concept, selon l’architecte André Moisan, alors responsable du projet, s’est donc articulé autour de la notion fondamentale et structurante des communautés de voisinage soudées entre elles par un vaste réseau piétonnier reliant deux pôles d’attraction. Le plan d’ensemble issu de cette réflexion présente donc des espaces publics et privés clairement définis. Des circulations sécuritaires et animées forment un cadre propice aux activités quotidiennes et favorisent les rencontres. Enfin, l’échelle du projet et le choix des types d’habitation ont été définis de façon à créer chez tous un sentiment d’appartenance et d’identification à la communauté."
Opération réussie ou non, les habitants et les commerçants du quartier considèrent la rue du Campanile comme un endroit où il fait bon vivre. C’est le cas de Line Demers, propriétaire du Café Premier depuis le mois de mai 2005, membre de l’Association des marchands de la rue du Campanile: "J’ai choisi ce quartier parce que c’est bien entretenu, la clientèle est facile à servir, c’est un endroit tranquille et paisible."
Paul Bourgeois, propriétaire du Nettoyeur du Campanile depuis maintenant 12 ans et président de l’Association des marchands, n’échangerait sa place pour rien au monde. Habitant sur la rive-sud par nécessité, le doyen de la rue du Campanile ne tarit pas d’éloges quand il s’agit de parler de "sa" rue: "C’est vraiment une place où il fait bon vivre, on bénéficie d’une vraie vie de quartier, on connaît nos clients, même avec un gros bassin de population. On n’échangerait pas ça contre une vie de centre d’achat." Il ajoute à cela, fièrement, le slogan de la rue: "La rue du Campanile, la vie à plein ciel!"
Le quartier, où la moyenne d’âge se situe vers 55 ans, comporte donc une majorité de retraités. "Ce sont des gens qui aiment être reconnus et avoir leurs habitudes", continue Paul Bourgeois. "La rue du Campanile assure les services dans tout le secteur de la pointe de Sainte-Foy, les clients n’ont pas forcément de voiture, c’est pourquoi le secteur s’axe beaucoup sur le commerce de proximité. Les gens se sentent également très en sécurité ici."
Pour Michel Bélanger, responsable du développement du Campanile, l’important était de "boucler la boucle", de ramener une stabilité économique et commerciale dans la rue. Un édifice qui aura nécessité un investissement de plus de 15 millions de dollars, actuellement en construction, devrait aider à renforcer l’économie du quartier en y ajoutant des possibilités d’habitation ainsi que de nouveaux commerces. Initialement pensé pour abriter des condominiums haut de gamme, ce bâtiment deviendra finalement une immense résidence pour personnes âgées autonomes. Afin de respecter l’architecture de la rue, le rez-de-chaussée de cet immeuble sera réservé à des commerces, que Paul Bourgeois espère complémentaires à ceux déjà établis dans le quartier. "Même si M. Bélanger est très discret quant aux commerces qu’il compte y placer, un vétérinaire, un centre de conditionnement ou une animalerie seraient les bienvenus", affirme-t-il.
Réjoui par l’intérêt que le projet suscite chez les retraités, Michel Bélanger n’est toutefois pas surpris: "Il faut dire que, vu la proximité des nombreux services de la rue du Campanile et le contexte de "nature" dans lequel ils sont offerts, l’emplacement est ultra-stratégique et, du coup, l’offre est intéressante."