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Marché Jean-Talon : Bonheur d'occasion

Le Marché Jean-Talon, grâce à ses 125 000 pi² de superficie intérieure, est le plus grand marché aux puces du Québec, et on y trouve de tout au plus bas prix.

Les adeptes des bonnes affaires se donnent rendez-vous chaque semaine au 1750 de la rue Périgord. Même si le marché aux puces Jean-Talon est ouvert toute la semaine depuis de nombreuses années, c’est tout de même la fin de semaine qu’il enregistre un trafic record. Et ce qui, les jours de semaine, pourrait passer pour le centre d’achats désaffecté d’une ville fantôme se transforme, samedis et dimanches, en un endroit sympathique où promeneurs et fouineurs aiment à se balader. Patrick Lessard, propriétaire du marché aux puces depuis janvier 1996, explique: "Plus de 20 000 personnes nous visitent chaque semaine, mais là-dessus, 12 000 viennent le dimanche, et de 6000 à 8000 le samedi. Les fins de semaine sont vraiment nos grosses journées." Ce million de visiteurs par année fait de ce marché aux puces une destination touristique par excellence. Pourtant, en 1996, seulement 5000 personnes s’y rendaient chaque semaine. "Quand j’ai fait l’acquisition du bâtiment, à l’époque, il n’y avait que 10 commerçants présents en permanence, par rapport aux 460 commerces ouverts à ce jour", raconte Patrick Lessard. Il précise: "Les gens viennent surtout nous voir pour les bas prix, les brocanteurs et les produits d’occasion."

De mai à octobre, le Marché public Jean-Talon est le site idéal pour profiter agréablement des fruits, fleurs, légumes et autres produits maraîchers de différents producteurs agricoles de la région de Québec. De nombreux producteurs viennent y vendre leurs produits frais sept jours par semaine, de 9 h à 21 h. "Lorsque le marché d’été a été mis en place, en mai 1996, mon idée n’était pas de concurrencer le Marché du Vieux-Port, affirme Patrick Lessard. Nous avons fait notre niche à nous, car les habitants de Charlesbourg et des environs étaient mal desservis en ce qui concerne les produits frais. Le Marché public est également un très bon point de vente pour les agriculteurs et les producteurs, qui aiment venir vendre leurs produits ici, car c’est très facile d’accès."

Le but ultime de Patrick Lessard n’est pas de faire de son marché aux puces un autre centre commercial. L’analogie entre les deux est, selon lui, peu appropriée: "Je préfère plutôt parler d’un marché aux puces des années 2000! Ici, tout change chaque semaine, au contraire d’un centre d’achats, qui présente toujours les mêmes boutiques, qui elles-mêmes contiennent toujours les mêmes articles. En plus, les fins de semaine, l’ambiance est toujours à la fête, c’est un commentaire que nos visiteurs nous font souvent." Selon son propriétaire, le Marché Jean-Talon fait tellement parler de lui que les marchés d’autres villes, comme Montréal en particulier, commencent à prendre eux aussi le chemin qu’a emprunté M. Lessard il y a 10 ans.

Hausse du trafic, des profits, mise en place de nouveaux commerces, trois agrandissements en 10 ans… Néanmoins, pas le temps pour Patrick Lessard de se reposer sur ses lauriers. "Nous avons beaucoup de projets de rénovations, et surtout l’idée de construire un parc aquatique sur un terrain adjacent au marché, ce qui pourrait encore augmenter les visites et mieux satisfaire la clientèle."

Lorsque l’on parle de marché aux puces, il est difficile pour certains de ne pas penser "recel d’objets volés et contrefaçons". C’est un problème qui, toujours selon son propriétaire, n’est pas présent au Marché Jean-Talon. "Des semaines d’attente sont nécessaires pour obtenir un emplacement, et on parle d’années d’attente quand il s’agit d’un local ou d’un kiosque, affirme M. Lessard. C’est déjà un premier filtre pour les receleurs, qui sont a priori très pressés d’écouler leur stock!" Ce n’est pas le seul argument en sa possession, et il ajoute: "Des règles sont aussi imposées: le vendeur doit pouvoir fournir une facture pour chaque objet usagé vendu, ainsi qu’une pièce d’identité du vendeur original." Patrick Lessard ne parle pas à travers son chapeau lorsqu’il affirme que rien d’illégal ne se trame dans sa cour: "J’ai récemment eu les félicitations de la police, car ils n’ont quasiment jamais eu à intervenir ici en 10 ans, ce qui peut paraître rare dans les commerces du genre." Info: www.marchejeantalon.com.