Vie

Quartier Saint-Roch : L'art de la renaissance

Le quartier Saint-Roch regagne depuis quelque temps ses lettres de noblesse. Gros plan sur ce quartier en pleine expansion, épicentre créatif de la ville de Québec.

En 1996 avait démarré le projet de redéploiement du centre-ville, qui comportait un programme d’aide à l’acquisition et à la rénovation d’ateliers d’artistes, permettant ainsi la mise aux normes et la consolidation d’édifices déjà habités par des artistes, de même que la rénovation de bâtiments abandonnés ou vétustes en vue de leur donner une nouvelle vocation. Réservés au départ aux artistes professionnels des arts visuels, des métiers d’art et de la littérature, ces programmes se sont ouverts en 1999-2000 aux artistes de la scène. Dès lors, les créateurs de toutes disciplines ont pu s’en prévaloir, offrant à Saint-Roch la plus forte concentration urbaine d’artistes en atelier en Amérique du Nord.

C’est à partir de 2000, explique Martin Leblanc, qui a longtemps siégé au conseil de quartier de Saint-Roch, que la Ville a également offert des subventions aux entreprises culturelles et de communications désirant venir s’établir dans le secteur. De nombreuses entreprises en ont profité, d’autres sont venues s’installer à leurs frais, confiantes en l’avenir du quartier. Saint-Roch grouille donc aujourd’hui d’activité dans le secteur de la communication (WE, Spoutnik, LG2, Hatem, Axiome, Bleu Outremer, etc.).

La présence permanente d’artistes et la tenue régulière d’événements culturels ont donc stimulé la vie sociale et économique du quartier Saint-Roch, devenu plus sécuritaire et plus attrayant pour de nouveaux résidants et travailleurs.

Ce n’est pourtant pas seulement cela qui a redoré le blason du quartier Saint-Roch et fait de lui ce qu’il est aujourd’hui, un endroit in où s’installer. Stephan Sabourin, le directeur général de la Société de développement commercial du centre-ville, explique surtout cette renaissance par l’enlèvement du toit du mail. "La revitalisation s’est effectuée dans un programme de rénovation de façades, explique-t-il. L’église Saint-Roch, véritable réplique miniature de Notre-Dame de Paris, a été révélée, et l’historique rue du Pont a été remise en fonction." Différentes enseignes ont ensuite poussé comme des champignons, en gardant toutefois une certaine unité. "L’accent est mis sur le développement durable, continue M. Sabourin. Les gens de GM développement ont vraiment une idée à long terme en ce qui concerne le quartier. Ils ne veulent pas d’un centre commercial à ciel ouvert, où l’on retrouverait les mêmes magasins qu’ailleurs. Toutes les enseignes qui ouvrent sur la rue Saint-Joseph sont uniques à Québec, qu’on pense par exemple au magasin de jouets Benjo ou à Mountain Equipment Co-op. Hugo Boss y a également ouvert ses portes, et c’est un signe qu’une telle compagnie fasse tellement confiance au projet qu’elle désire y implanter sa maison-mère."

Ce n’est en effet pas par hasard que GM développement possède de nombreux immeubles dans le quartier; c’est bien pour contrôler l’implantation des commerces et miser sur le long terme. "Leur vision est la bonne, affirme Stephan Sabourin. C’est pour cela que le quartier Saint-Roch est devenu le nouveau pôle d’intérêt de la région de Québec, même s’il reste encore beaucoup à faire."

De nombreux projets sont à l’étude, notamment l’enlèvement du toit restant du mail, prévu pour 2007. Le but serait également, selon M. Sabourin, "d’unifier toute la rue Saint-Joseph. Les commerces qui n’appartiennent pas à GM développement (dont le secteur se situe entre la rue de la Couronne et la rue du Pont) sont intéressés à suivre le modèle que GM a mis en place".

Martin Leblanc voit une autre raison à la revitalisation du quartier: "C’est bien sûr la présence des écoles et de l’université qui a été la locomotive du changement. Beaucoup de commerces se sont adaptés à la clientèle étudiante (MO Taverne urbaine, le Scanner, etc.)."

Si le secteur fourmille le jour, grâce aux employés de bureau, aux étudiants et aux visiteurs venus profiter d’une ambiance unique à Québec, Martin Leblanc déplore pourtant que le quartier Saint-Roch ne soit pas encore une destination de soirée. "La clientèle est captive de jour, mais le but des commerçants et des restaurateurs est maintenant d’amener les clients à y venir en soirée."