Vie

La rivière Saint-Charles : À vos canots!

La rivière Saint-Charles était jadis l’un des cours d’eau les plus pollués au Québec. Un organisme sans but lucratif, Rivière vivante, se consacre depuis 1995 à sa réhabilitation.

Le territoire drainé par la rivière Saint-Charles, d’une superficie totale d’environ 520 kilomètres carrés, est le plus densément peuplé du Québec, avec une population de 350 000 personnes concentrée surtout dans le tiers inférieur du bassin (à Limoilou et Vanier, entre autres).

C’est dans ce secteur que la rivière reçoit encore, principalement en période de précipitations ou de fonte des neiges, les éventuels débordements des usines de traitement des eaux usées et des égouts de plus de 135 000 personnes, sans compter les rejets sanitaires et industriels accidentels ou non, toujours bien réels.

Rivière vivante considère la rivière Saint-Charles comme un bien collectif que les citoyens doivent se réapproprier afin de participer à sa protection, à sa restauration et à sa mise en valeur. Selon cet organisme, "cette réappropriation de la rivière et du fleuve passe obligatoirement par des investissements massifs pour la construction des derniers bassins de rétention des eaux usées, ce qui permettra de finaliser l’assainissement de la rivière."

L’association s’est appliquée dès sa création à modifier l’image négative accolée à sa protégée depuis plusieurs générations, en organisant de nombreuses activités destinées à susciter l’intérêt du grand public et à lui faire découvrir les ressources méconnues ou oubliées de la rivière. C’est en mai 1997 qu’on a organisé sur la Saint-Charles une première descente en canot, au cours de laquelle 70 volontaires prêts à défier la pollution bactériologique ont canoté sur une section de la rivière alors désertée depuis 20 ans pour cause d’insalubrité. Après le succès médiatique de cet événement, 150 canoteurs ont à nouveau tenté l’expérience en 1998, et près du double ont pris le départ en 1999 pour la descente du cours d’eau, coup d’envoi de la première édition de la Fête de la rivière Saint-Charles.

Devenue au fil des années un classique auprès des amateurs de plein air, des citoyens intéressés et des amants de la nature en ville, la descente de la rivière Saint-Charles soufflera cette année ses 10 bougies. Le départ sera donné entre 9h30 et 10h30, le samedi 20 mai, au parc Les Saules, et les festivités continueront durant toute la fin de semaine.

Au programme, rallye-photos dans les quartiers du Vieux-Port, de Saint-Roch et de Saint-Sauveur, randonnée des bébés en poussette avec toute la famille pour un cardio urbain, cours de danse avec Studio Party Time pour les quatre ans et plus, îlots gourmands, dégustation de mets préparés par les restaurateurs des quartiers centraux, et bien plus encore…

Si cet organisme met tout en oeuvre pour réhabiliter la rivière Saint-Charles, la Ville de Québec met également la main à la pâte. Elle a en effet mis sur pied un programme de renaturalisation des rives, réparti en six phases.

Les résultats des deux premières phases peuvent déjà être admirés, tandis que la fin des travaux des phases 3 et 4 est prévue pour 2006. Pour chaque partie du projet, renaturalisation est le terme clé: le but est de rendre à la rivière son état le plus naturel possible, avec la création de lobes et d’herbiers aquatiques destinés à accueillir la faune. D’ici le 400e anniversaire de la Ville de Québec en 2008, les berges bétonnées érigées dans les années 70 défigurant le paysage ne devraient être qu’un mauvais souvenir.

Au total, la renaturalisation des rives de la rivière Saint-Charles aura coûté 22,85 millions de dollars, auxquels la Ville aura contribué pour un total de 7,6 millions. www.rivierevivante.org

ERRATUM

Une erreur s’est glissée dans le Voir la ville du 13 avril. En effet, le restaurant Oh! Pino a pris la place du Figaro au coin de la rue Cartier et du boulevard René-Lévesque et ravit les papilles grâce à son menu hétéroclite. Veuillez accepter toutes nos excuses.