L’herbicylclage est un grand mot pour une pratique toute simple: laisser les rognures de gazon au sol après l’avoir coupé. Cette formule fait partie de la première étape des 3RV (Réduire à la source, favoriser le Réemploi, Recycler et Valoriser les matières résiduelles) et comporte de nombreux avantages environnementaux. Cette méthode enfantine favorise la réduction du tonnage dans les sites d’enfouissement, la diminution de la contamination des eaux de surface et des eaux souterraines par le lixiviat (liquide résiduel provenant de la percolation de l’eau à travers les déchets) qui les rend impropres à la consommation et menace la vie aquatique, permet une économie notable sur les sacs à ordures en plastique, et contribue à l’économie de CO2 via la réduction du transport des rognures… Les coupures de gazon, composées à 85 % d’eau, ont une très faible valeur calorifique et nuisent à la combustion des déchets brûlés à l’incinérateur. Hormis cela, les petites coupures de gazon laissées sur la pelouse fournissent un apport nutritionnel important au sol et comblent jusqu’à 30 % de ses besoins en azote, réduisant ainsi du tiers l’apport d’engrais nécessaire au gazon. Cet "engrais naturel" agit comme un fertilisant très efficace pour maintenir la pelouse en santé et prévenir l’apparition d’insectes, de mauvaises herbes et de maladies.
Le compostage, lui, fait partie de la troisième étape des 3RV: recycler. C’est un moyen naturel qui décompose et transforme les matières organiques (résidus alimentaires, feuilles, résidus de jardinage, papier, bois, fumier, résidus agricoles…) en humus, un produit qui ressemble à de la terre, excellent engrais pouvant améliorer la texture et la fertilité du sol.
La Société québécoise de récupération et de recyclage (Recyc-Québec) est une société d’État créée en 1990, ayant pour mission de promouvoir, de développer et de favoriser la réduction, le réemploi, la récupération et le recyclage de contenants, d’emballages, de matières ou de produits, ainsi que leur valorisation dans une perspective de conservation des ressources. Sophie Taillefer, coordonatrice de la filière sur les matières compostables, explique: "Chaque municipalité est responsable de la gestion des matières résiduelles de son territoire. Certaines municipalités ont opté pour la formation Nova Envirocom, ou pour d’autres formations et subventions, alors que Montréal a préféré faire appel aux éco-quartiers, ces organismes à but non lucratif qui ont le mandat de favoriser l’environnement sur le territoire montréalais."
Le premier guide officiel en matière de compostage, publié par NOVA Envirocom (une firme de consultation en environnement offrant produits et services aux municipalités afin de les aider à implanter et à gérer leurs programmes environnementaux) est disponible gratuitement sur le site web de Recyc-Québec ou à vendre au prix de 10 $ dans toutes les régions du Québec. Ce guide de 108 pages explique les principes de base du compostage des matières organiques d’origine domestique et se place en véritable bible de l’apprentissage de la fabrication d’un compost de qualité disponible en peu de temps et en peu d’efforts. Le compost ainsi obtenu pourra améliorer les sols du potager des plates-bandes ainsi que le terreau des plantes d’intérieur.
Lorsqu’il est question de jardinage, il est difficile de ne pas traiter de la consommation d’eau. Selon Environnement Canada, le niveau global de la consommation en eau potable au Québec se situe à près de 800 litres par personne par jour, 400 l/j en ce qui concerne la consommation résidentielle, comparée à la moyenne canadienne de 350 l/j, la plus élevée par habitant au monde.
L’arrosage du gazon est en grande partie responsable de cette consommation excessive. Il existe néanmoins de nombreux moyens qui permettent de garder un gazon en santé en économisant la ressource non-renouvelable qu’est l’eau potable: le binage, qui permet d’aérer le sol et de favoriser une meilleure pénétration de l’eau, la mise en place d’un paillis qui agira comme une protection solaire, et permettra au sol de conserver son humidité, et un arrosage de soirée qui évitera que l’eau ne s’évapore sur une terre encore chaude. Les récupérateurs d’eau de pluie installés sur les descentes de gouttière sont également un excellent moyen d’économiser l’eau potable. De plus, en habituant les plantes à ne recevoir que des arrosages copieux, mais espacés, elles s’enracineront d’elles-mêmes assez profondément pour aller puiser l’eau en sous-sol.
Enfin, inutile de s’acharner à vouloir un "green" de golf en pleine canicule, c’est peine perdue! Un peu de patience verra reverdir la pelouse dès la première pluie de l’automne.
www.nature-action.qc.ca
www.vivreenville.org
www.novaenvirocom.ca
www.compost.org
www.recyc-quebec.gouv.qc.ca
www.guidedureemploi.com
www.mddep.gouv.qc.ca
www.ec.gc.ca