Vie

La diversité des lampes dans la forme et les matériaux utilisés : De la créativité dans les lampes

Il n’y a pas que la lampe d’Aladin qui est magique. Aujourd’hui, toutes les lampes le sont tant elles surprennent par la multiplicité des formes qu’elles peuvent prendre. C’est ce que semblent vouloir nous faire penser de plus en plus de designers québécois qui exercent leur créativité autour d’une ampoule.

Cette année, au SIDIM (Salon international du design d’intérieur de Montréal), un thème s’est imposé de lui-même: les lampes. Beaucoup de designers semblaient s’être pris d’affection pour ces petits diffuseurs de lumière. Il y en avait de toutes sortes de formes et de matières. Si on ne peut pas parler de toutes, on peut en évoquer quelques-unes.

Jouer en s’éclairant

La lumière fascine. Ces jeux avec l’ombre et les couleurs captivent les petits comme les plus grands. Alexandre Berthiaume s’amuse avec ceux-ci: "J’essaie de trouver un côté ludique dans les objets que je crée", dit-il. Ce designer, graphiste et créateur de vidéos a fondé sa propre société, Futil design, il y a trois ans. À côté de mobiliers aux formes ultra-simplifiées (comme son "système gros lard", un assemblage de cubes qui composent un canapé modulable), il crée des lampes amusantes. Sa lampe "Flex" (premier prix du SIDIM cette année) est faite pour stimuler la créativité de son utilisateur. Constituée de longs tubes flexibles, elle peut prendre toutes les formes imaginables. De la même façon, un plafonnier muni de filins permet à chacun de suspendre ce qui lui passe par la tête, des verres à pied (comme au bar Pullman) à des jouets d’enfant. De son côté, la lampe "Kozom" joue avec la lumière. Cette sculpture de balle de vinyle décompose le spectre lumineux en un camaïeu d’orange. Dans le même esprit, la lampe " Coucou ", une cage à oiseau en bobine d’aluminium, projette sur les murs des ombrages qui changent sans cesse.

Des matières et des formes pas banales

Le papier ne sert-il qu’à raconter des histoires? Pas du tout! Au Japon, on en faisait des vêtements. En Corée du Sud, il habille les mannequins lors des défilés de mode. Après avoir confectionné des robes et fabriqué des meubles, Frédéric Guibrunet s’est pris de passion pour les lampes. Mais comme tous les objets qu’il conçoit, celles-ci sont en papier. L’originalité de ses lampes tient de ce que le papier qui les constitue est filigrané. Du coup, lorsqu’on illumine ces drôles de cubes de papier collé, de charmants motifs apparaissent par transparence. Frédéric Guibrunet vient d’obtenir une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec pour travailler la forme de ses lampes. Il nous promet pour l’an prochain de grosses installations mettant en scène plusieurs éléments lumineux aux formes organiques.

Lampe murale de Christian Houle

Plutôt que du papier, d’autres utilisent la céramique. Christian Houle aime les images, la céramique et la lumière. Sa série "Embryo" évoque les formes qu’il va trouver dans la nature. Ses appliques murales ressemblent à d’étranges oreilles que l’on prête parfois aux murs indiscrets. Constituées d’une superposition de pièces moulées de différentes tailles, elles diffusent une lumière dont la couleur et l’intensité varient selon l’épaisseur de la céramique.

Toujours dans la même matière, mais dans un style très différent, Mohammed Moussa tisse de longs fils de céramique pour composer d’étonnants écheveaux rétro-éclairés. Ses lampes sur pied aux formes parallélépipédiques prennent des airs d’Orient avec leur blancheur d’albâtre.

Opération récupération

Lampe "Nature" d’Organic Design

Bien sûr, la mode étant à l’écologie et à la conscience citoyenne, il fallait forcément qu’il y ait des lampes écolos. Déjà Thierry Vigneault nous avait habitués depuis trois ans à ses étonnantes sculptures lumineuses faites de toutes sortes de matériaux recyclés (métaux, bois, ciment, fourrures, plâtre, papier…). Plus récemment, un couple s’est lancé dans l’aventure des lampes écolos. La designer graphiste montréalaise Nathalie Bandulet et l’artisan électricien français Frédéric Marrimpoey-Cadet se sont croisés au Biodôme, il y a quatre ans. À la suite de leur rencontre, ils ont non seulement décidé d’unir leurs coeurs, mais aussi leurs talents et les matières qu’ils récupèrent au gré de leurs promenades dans le bois ou dans les cours à scrap. De leur union sont nées plusieurs collections de lampes, dont les formes varient selon les matériaux utilisés: noueuses lorsqu’elles sont faites de bois flotté, tranchantes lorsqu’elles sont d’acier, filiformes quand c’est le pyrex qui inspire nos créateurs. "Faire du neuf avec du vieux!". C’est leur credo. Car chacune de leurs lampes est unique et laisse à peine entrevoir ses origines. Bien malin qui pourrait deviner derrière leur collection "verre" les bouteilles de vin qui ont été retaillées et polies!

Infos:

Alexandre Berthiaume (Futil Design): www.futildesign.com

Frédéric Guibrunet (Ani+lumigramme): www.ani-lumigrane.com

Christian Houle: www.christianhoule.ca

Mohammed Moussa (Aton): www.aton.ca

Thierry Vigneault (Assemblages Halo): www.assemblageshalo.com

Frédéric Marrimpoey-Cadet et Nathalie Bandulet (Organic Design): www.organicdesign.ca