Vie

Mon FFM gourmand : Oubliez le pop-corn

Ô joie! Le Festival des Films du Monde s’ouvre aujourd’hui! Le hic, c’est que le pop-corn est interdit durant les séances. On vous a donc concocté un menu cinoche et bouffe de circonstance. Moteur!

C’est bien connu: le "crunch" du maïs soufflé joue sur les nerfs des cinéphiles invétérés qui, chaque année, se terrent toute la journée dans les salles obscures pour voir des films suédois sous-titrés en japonais. N’empêche, à la fin du carnet de six séances, il se peut qu’un petit creux tenaille le ventre des plus aguerris et que l’envie de revoir la lumière du jour se fasse pressante.

Notre valeureux journaliste cinéma Kevin Laforest a bien voulu pointer quelques longs métrages tirés de la programmation hors concours aux incultes que nous sommes, afin que nous réalisions des accords mets-septième art. Voici donc nos suggestions, en cinq temps.

Tapis persan et dizzy

Tapis persan, ou Farsh-e Tran, présente le point de vue de 15 cinéastes iraniens sur le tapis persan, objet névralgique de la culture et de l’art de ce pays du Moyen-Orient. Et pour être en communion totale avec l’âme de l’Iran, on attrape la séance du dimanche 2 septembre, 15 h (au Quartier Latin), puis on se dirige avenue Laurier Est pour goûter le fameux dizzy, ce plat traditionnel iranien que l’on y prépare "dominicalement", et qui allie agneau fondant, pommes de terre fumantes, tomates et fruits séchés. Entre les murs patinés du café, dans cette ambiance anti-Plateau sur le Plateau, on poursuit l’évasion en arrosant le tout d’un bon rouge et on ressort de l’expérience comme si on flottait sur un tapis volant.

Il était une fois… la pizza anatolienne

Dernière oeuvre des cinéastes toscans Paolo et Vittorio Taviani, Il Ztait une fois en ArmZnie (La Massaria delle Allodole) raconte les retrouvailles de deux frères en terre arménienne, tout juste avant l’expulsion des leurs par le gouvernement turc. Afin de discuter de cette fresque historique vécue à travers le destin de ces hommes, pourquoi ne pas faire un détour chez Arouch, rue Liège, et s’y procurer deux ou trois lahmajoun arméniennes, ces délicieuses pizzas épicées parsemées de boeuf haché que l’on roule autour de quelques cuillerées de yaourt et de taboulé. On déguste entre amis après la projection de 18 h 20, le 26 août ou celle de 18 h, le 19, au Quartier Latin.

Amants… de bouffe du terroir

Lady Chatterley de Pascale Ferran promet de nous faire palpiter corps et esprit. Il faudra donc, comme les amants éperdus de l’histoire, se taper une bouffe reconstituante après les faits. Et puis, comme il est question de l’union entre une femme distinguée et un garde-chasse, il nous a semblé que le restaurant Vauvert s’imposait, pour sa bonne chère et son décor sauvage. On y va après la séance de 19 h, le 24 août (Cinéma Impérial), pour les fricots, des tapas à la sauce québécoise, sinon pour la texture onctueuse du foie de veau (et le fer qui requinque) ou une mousse au chocolat… que l’on déguste à deux cuillères.

Virtuose et vodka

Puisque la virtuosité de Rachmaninov n’a d’égale que les bonheurs gourmands du restaurant russe le plus raffiné de la Métropole, on réserve une table à la Troïka pour le second acte de la soirée. Après avoir été témoin de l’apprentissage et des succès du grand compositeur, pianiste et chef d’orchestre que fut Sergueï Rachmaninov (Vetka Sireni ou Lilas de Pavel Lounguine, entre autres le 28 août à 18 h au Quartier Latin), on trinque à la vodka en mangeant du caviar au bout du couteau. Rien de trop beau pour la classe ouvrière!

La vérité sur le take-out

L’affiche de Bluff fait penser à une énumération du bottin de l’UDA. Le film d’ouverture du Festival, signé par l’ex-Chick’N Swell Simon-Olivier Fecteau et le dynamique réalisateur de pubs Marc-André Lavoie, se déroule dans un appart du Plateau, de ceux dont la table appelle inévitablement un bon vieux take-out. Et pourquoi pas un club sandwich revampé (au thon, à peine saisi!) du Diner? Le resto, qui redonne ses lettres de noblesse au fast food, propose ainsi quelques plats pour emporter aux âmes en quête de réconfort, et aux cinéphages que l’épisode boulimique qu’ils vivent chaque automne au FFM n’aurait pas sustentés.

Pour l’horaire complet du Festival, on visite le www.ffm-montreal.org

Jusqu’au 3 septembre

Le carnet d’adresses

Byblos le petit café
1499, avenue Laurier Est
Tél.: 514 523-9396

Arouch
917, rue Liège Ouest
Tél.: 514 270-1092

Restaurant Vauvert
355, rue McGill
Tél.: 514 876-2823

Troïka
2171, rue Crescent
Tél.: 514 849-9333

Le Diner
4710, rue de Lanaudière (coin Gilford)
Tél.: 514 510-4710