Montréal ne manque malheureusement pas d’espaces inexploités ou de lieux publics désertés. Il faudrait pouvoir leur redonner vie, en donnant aux citadins la possibilité de se les réapproprier.
C’est ce que propose le photographe et sculpteur Alexandre David avec ses objets mobiles en bois qui se déplient pour former des sortes de petites places publiques. D’une configuration volontairement simple, ces dernières se composent d’une plateforme sur laquelle un ou plusieurs bancs accueillent le passant à l’ombre d’un paravent.
Mais les créations d’Alexandre David ne sont pas là que pour aménager les espaces vacants. Elles veulent aussi provoquer notre imagination. Cet été, aidé de l’équipe du centre d’art Dare-Dare qui l’accueille, l’artiste a "promené" ses places sur les rues Bernard et Saint-Viateur. Leur déploiement ponctuel sur le trottoir amenait les badauds à porter un regard nouveau sur leur ville et l’usage qu’ils en font.
Dans un monde où les règlements urbains définissent strictement l’usage permis de chaque lieu, c’est une façon amusante de montrer qu’il nous reste tout de même une marge de liberté personnelle. Car, après tout, pour s’approprier sa ville selon son envie du moment, il suffit parfois de s’asseoir sur un banc de fortune, quitte à ce qu’il soit sur des roulettes…
Faire des places d’Alexandre David, jusqu’au 31 octobre au parc sans nom (entre le boulevard Saint-Laurent et la rue Clark et entre la rue de l’Arcade et le boulevard Rosemont). www.dare-dare.org