Vie

Design : À chaque place, son look

Qui ne s’est jamais posé la question quelque peu angoissante: qu’est-ce que je porte ce soir? Le look glamour ou déjanté? Sexy ou bohème? Tout dépend de l’endroit et de l’objet de sa convoitise… Petit guide urbain de survie dans la jungle nocturne.

Qu’on se le dise, un look, ça se réfléchit et se transforme au gré de nos déplacements. On n’adoptera pas le même accoutrement pour sortir sur Grande-Allée qu’à la taverne Joe Dion… Une petite enquête dans les lieux les plus fréquentés de Québec nous a donné quelques indices des tendances à suivre, d’un extrême à l’autre.

MAURICE ET SES AMIS

Pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude de fréquenter Grande-Allée, le choix d’une tenue de soirée peut se révéler un vrai casse-tête. Le bar le plus glam de la rue, le Maurice, a d’ailleurs la réputation de ne pas blaguer avec l’apparence de ses clients. Le cliché le plus répandu? Que les jeans y soient interdits! Vrai ou faux? Philippe Desrosiers, au marketing, a bien voulu démystifier le tout: "Les jeans sont acceptés depuis le début, il s’agit d’un mythe. Nous n’acceptons pas les casquettes, les foulards, les jeans avec des gros trous et les shorts trop sport." Qu’on se le tienne pour dit, au risque de devoir revenir bredouille de notre expédition nocturne.

Selon nos observations, la femme qui fréquente Grande-Allée est sexy, carte de mode et porte une attention particulière à son brushing et makeup. Cet automne, elle porte sans gêne les bottes à bout pointu style peau de crocodile, le skinny jean et le décolleté. L’homme, quant à lui, se décline en plusieurs exemplaires d’une ressemblance parfois frappante: muscles rebondis, t-shirt qui met en valeur lesdits muscles, pâte dans les cheveux, sans oublier le parfum parfois très… présent.

LA RUE SAINT-JEAN EN DESCENDANT

… ou au Sacrilège?
photo: Larry Rochefort

La différence est frappante. À quelques pas de Grande-Allée, la rue Saint-Jean offre au regard un look totalement différent de celui qui prévaut dans les hautes sphères des night-clubs. Un tour au Sacrilège, bar assidûment fréquenté par la faune hip-urbaine-underground aux airs néo-hippies, vous en convaincra sans ambages.

Ici, le look négligé est roi, même s’il est parfois savamment travaillé. À preuve notre modèle Laura qui mixait ce soir-là et qui a bien voulu se prêter au jeu de notre photographe. On peut admirer le style American Apparel juxtaposé aux bottillons Converse d’un bleu pimpant, ainsi que la chaîne à gros maillons et le foulard aux accents bohèmes qui exploitent à fond le mélange des styles.

Du côté de la gent masculine, on remarquera la montée en force du style qu’on nommera pour l’occasion le hippister, qui consiste en une volonté (consciente?) de mettre un peu de hipster dans le hippie. Il se remarque par une barbe de plusieurs jours et des cheveux pas toujours très propres, le tout mixé à des skinny jeans et à des Converse, un must.

Et pour retrouver les granos et les gauchistes dans l’âme, deux nouveaux repaires ont pignon sur rue dans le centre-ville: La Ninkasi sur Saint-Jean et l’AgitÉe en basse-ville. Parfum de patchouli et rastas garantis!