Fidèle à ses habitudes iconoclastes, la galerie Monopoli aime nous donner de l’architecture autre chose que l’image d’une trivialité navrante que nous renvoient trop souvent les médias. L’architecture, ce n’est pas quatre murs et un toit; c’est surtout le lieu où naissent sensations, émotions et perspectives nouvelles.
Avec sa nouvelle exposition Histoire nocturne au Pied-du-Courant, la galerie nous présente le travail d’une architecte, à la fois pédagogue et artiste, qui explore d’anciens sites et édifices industriels de Montréal pour faire émerger de leur présence ambiguë un sens nouveau. En plus d’enseigner à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, Marie-Josèphe Vallée poursuit une démarche en arts plastiques, nourrie par ses recherches en histoire urbaine et ses travaux photographiques.
Pour l’exposition actuelle, l’artiste a pris pour sujet l’ancienne station de pompage Craig, blottie contre un des piliers du pont Jacques-Cartier. À travers cinq tableaux, elle envisage une nouvelle dimension urbaine dans laquelle l’édifice industriel, le pont et le fleuve se livrent à une lutte d’influence, sur fond de paysage nocturne souvent apocalyptique. "En introduisant l’obscurité et d’autres effets de montage, en redessinant sur les impressions, en poussant l’obscurcissement, je tente de révéler de nouvelles significations, inscrites dans les bâtiments et les lieux urbains", commente-t-elle.
La matière visible, les jeux de lumière fauve et blafarde et les angles de fuite des toiles de Marie-Josèphe Vallée créent un univers surréaliste dans lequel nos repères nous abandonnent. Nous ne pourrons plus regarder le fleuve ni le pont Jacques-Cartier de la même façon…
Jusqu’au 13 octobre
À la Galerie Monopoli (181, rue Saint-Antoine Ouest, Montréal [métro Place-d’Armes])
www.galeriemonopoli.com