"J’adore vraiment mon quartier, mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, le fait qu’il y ait plein d’immigrants dans le quartier Côte-des-Neiges n’est pas nécessairement un point positif pour moi. J’aime beaucoup échanger avec les Québécois, mais c’est plutôt difficile dans le quartier. Il y a des Chinois, des Arabes, des Latinos… Mais si peu de Québécois!" Ces mots ne sont pas ceux d’un vilain raciste, mais plutôt ceux de Guillermo, un immigrant chilien, arrivé au Canada en octobre 2005. En attendant de se faire plus d’amis "pure laine", il peut toujours se consoler auprès de son épouse, Laurence, une vraie de vraie Québécoise.
Si Guillermo apprécie tant son quartier, c’est notamment pour la joie de vivre communautaire qui y règne. "Il y a beaucoup d’activités organisées par les organismes communautaires, c’est ce que j’aime de Côte-des-Neiges. L’autre jour, par exemple, je suis allé dans une fête qui clôturait la fin de la saison des jardins communautaires. Il y avait de la musique et c’était rempli d’enfants. C’était bien, il y avait un bel esprit de quartier." Trouverait-il la même ambiance dans un quartier plus québécois?
Le secteur a beau être grouillant d’activités, la première impression de Guillermo en emménageant sur la rue Barclay était celle de la tranquillité. "J’étais très étonné par l’ambiance calme de la rue. Ici, c’est très résidentiel; il n’y a pas plein de boutiques et de dépanneurs, mais que des immeubles résidentiels et des arbres. C’est un grand changement, car mon premier appartement, à Montréal, était sur la rue Saint-Denis." Guillermo n’a pas tort. Dans cette partie du quartier Côte-des-Neiges, on y entend les oiseaux siffler, les enfants se chamailler et les Juifs prier. Mais à quelques pas existe un autre univers, un brin plus tonitruant: celui du chemin de la Côte-des-Neiges.
TOUR DE QUARTIER
Première destination dans le carnet d’adresses de Guillermo: le parc Kent, à l’est du chemin de la Côte-des-Neiges, au sud de Van Horne. "C’est un très grand parc qui déborde d’activités. Il y a une piscine qui est toujours pleine l’été, des terrains de tennis et de basket-ball. Moi, je suis un amateur de soccer; j’y vais tout le temps pour y jouer avec des amis du coin."
En montant un peu la Côte, on croise l’hôpital juif, des bouibouis à shish-taouk ou à egg rolls. C’est surtout à partir du boulevard Édouard-Montpetit que Guillermo apprécie réellement cette artère. "J’aime aller au Centre communautaire Côte-des-Neiges. Il présente des spectacles très intéressants. C’est bien, ça permet de découvrir de nouvelles choses." Juste à côté, à l’angle de la rue Jean-Brillant, se trouve un marché extérieur où Guillermo s’approvisionne en légumes et fruits frais une partie de l’année. L’hiver, quand ce marché ferme boutique, il va à l’épicerie fine Exofruits. "Ils ont toutes sortes de produits fins, des fruits et légumes, un bar à olives, un autre à salade. C’est un bel endroit."
Juste en face siège la réputée librairie Olivieri. Guillermo y va de temps à autre. "En fait, j’y vais avec ma femme. Elle aime beaucoup les livres; moi, je la suis! Mais je trouve quand même que c’est une belle librairie. Ils ont beaucoup de livres, mais ce n’est pas trop grand. C’est sympathique comme ambiance."
Si Guillermo n’est pas un grand lecteur, ce dernier vénère cependant le sport. Et pas n’importe lequel… "J’adore le hockey! Je suis un vrai Québécois! Et j’aime aller l’écouter sur les écrans géants du Tabasco Bar sur la rue Gatineau. Ça me plaît quand c’est plein de monde; l’atmosphère est incroyable!"
Le hockey n’est pas que sa seule passion. Le Néo-Québécois est aussi un carnivore invétéré. Pour se rassasier, il se rend au restaurant portugais Mavi, également sur la rue Gatineau. "Ils font d’excellentes grillades. Je suis très difficile quand c’est le temps de manger de la viande, mais là-bas, c’est toujours parfait. S’il y a un resto où aller dans le quartier, c’est lui."
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NOTRE 5 DANS CÔTE-DES-NEIGES
"J’ai remarqué que les appartements de Montréal sont toujours faits sur le long. Les pièces ne sont que sur un côté, soit à gauche, soit à droite, soutient Guillermo. Ici, c’est fait sur le carré, et ça donne beaucoup plus d’espace; tu as moins l’impression d’être dans un tunnel." Spacieux est certainement ce qui définit le mieux le 5 pièces aux tons maïs, rouge et orange que Guillermo et Laurence partagent. Ces derniers ont beau s’aimer d’amour, côté déco, c’est la discorde. Lui aime tout ce qui est moderne; elle, raffole des antiquités. Le résultat est un joli croisement des deux tendances. À moins qu’il ne s’agisse du plus raisonnable des accommodements?