La semaine dernière, j’ai eu le plaisir d’effectuer une immersion de quelques jours dans le sud-ouest de l’Espagne, plus précisément en Extremadura. Il s’agit de l’une des plus importantes régions productrices de liège au monde. Le liège est issu de l’écorce d’un arbre appelé le chêne-liège. Il sert à obstruer nos bouteilles de vin, bien sûr, mais il est aussi utilisé pour la confection de planchers ainsi que dans de multiples autres matériaux de construction.
Saviez-vous que l’arbre en question doit avoir au moins 57 ans avant que son écorce puisse servir à boucher une fiole de vin? En effet, les 30 premières années servent à la formation de l’écorce, après quoi trois prélèvements sont effectués à des intervalles de neuf ans. Mais la qualité de ces trois arrachages est insuffisante pour le bouchage d’une bouteille. On doit plutôt attendre près de six décennies pour ce faire…
Le gigantesque arbre souffre-t-il lorsqu’on le décapite? Loin de là, ça le fait même respirer, selon les scientifiques. Il en a besoin, la preuve en est qu’il est fréquent qu’il souffle plus de 150 chandelles.
L’utilisation du bouchon de liège est-elle en perte de vitesse par rapport à celle du bouchon dévissable ou du bouchon de plastique? Bien sûr, car la demande de bouchons étant sans cesse grandissante, les chênes-lièges ne peuvent y répondre à eux seuls. De plus, une région productrice de cet arbre, le sud du Portugal, a vu 50 % de son parc de chênes-lièges brûler à l’été 2005. Enfin, plusieurs producteurs ont remplacé les bouchons de liège pour éviter que leurs clients aient la désagréable surprise de trouver un vin bouchonné, un phénomène causé par une molécule nommée le TCA 2, 4, 6, qui est présente dans 7 à 8 % des bouteilles bouchées par un bout d’écorce d’arbre.
Je vous invite cette semaine à déguster un produit de cette superbe région qu’est l’Extremadura: la cuvée Campobarro de la cueillette 2005 qui est vinifiée avec brio par la maison San Marcos. C’est le plus important domaine de la jeune appellation Ribera del Guadiana. Un rouge au prix minime, soit 9,35 $ (10357994), qui est fait du cépage vedette de la péninsule ibérique, le tempranillo. Vous ne trouverez assurément pas mieux sous la barre des 10 $ en province! Du fruit, de la structure, des tanins bien ramassés… Bref, de la chair autour de l’os!