Vie

Josée di Stasio : Pourquoi faire simple

Son nouveau livre, Pasta et cetera à la di Stasio, fleure bon l’Italie. Et Josée di Stasio respire le bonheur dès qu’elle se met à parler bouffe. Récit d’une rencontre chaleureuse où les vertus de la simplicité furent abondamment démontrées.

La cuisine l’emballe, il n’y a pas à dire. Et si cette cuisine est italienne, c’est la totale. Suffit de voir son visage s’éclairer dès qu’elle aborde le sujet pour s’en convaincre. À peine assise sur l’un des sofas crème du hall de l’hôtel Dominion, Josée di Stasio évoque de précieux souvenirs de son tournage en Italie l’an dernier: "Partout où je suis passée, j’ai remarqué à quel point la cuisine rend les Italiens heureux. Ils en parlent avec plaisir, ça occupe une grande place chez eux. Avec les saveurs italiennes de ce livre, j’ai l’impression d’aller chercher un peu de cette joie de vivre et de cette vitalité-là."

Outre sa dimension réjouissante, ce qui la charme dans la cuisine de ses ancêtres, c’est son extrême simplicité. Des aliments de qualité, très peu transformés, partagés en toute convivialité: elle adore. "Un plat de pâtes, un saucisson, un bon pain et un peu d’huile d’olive, et voilà la discussion qui s’anime", évoque-t-elle, le regard pétillant.

Une cuisine à son image, donc, elle qui privilégie des ingrédients faciles à dénicher, des techniques aux antipodes de la complexité, des ustensiles qu’on a tous dans nos tiroirs. Cette simplicité, elle se fait presque une mission de la transmettre, convaincue que les gens popoteront davantage quand ils auront réalisé que oui, la bouffe, ça peut être simple ET bon. "Je veux démystifier la cuisine. Quand il y a deux pages de marche à suivre, c’est décourageant. Et puis, on ne se contera pas d’histoires: on travaille tous très fort, on n’a pas le temps de passer des heures à préparer un repas. Plus c’est simple, plus on s’y mettra. Le truc est de se faire un petit répertoire de recettes et d’astuces pour apprivoiser la cuisine, arrêter d’en avoir peur et cesser de se tourner vers la solution de l’enveloppe qu’on vide dans l’eau."

ET LES PASTAS?

Simplicité et plaisir seraient donc les ingrédients secrets d’une cuisine réussie. Il n’y a pas de hasard: ils s’appliquent tout à fait aux pâtes, dont elle a inclus plus de 50 recettes dans son ouvrage. "La pâte alimentaire, c’est une base pour utiliser ce qu’on a chez nous: la boîte de thon, le zucchini qui traîne… Et en plus, on peut les préparer à l’avance!" s’enthousiasme celle qui préfère les pâtes sèches aux fraîches.

Mais en parcourant les trucs de base qu’elle partage en ouverture du chapitre sur "la pasta", on se rend vite compte qu’on a nos classes à faire en la matière… et on comprend pourquoi nos spaghettis manquent de "oumf". Des exemples? Saler abondamment l’eau de cuisson, mais seulement quand elle bout. Ne jamais rincer les pâtes, sauf pour une salade froide… "Une fois que tu maîtrises ces quelques règles, t’as un grand bout de fait", souligne la cordon-bleu. Et on la croit.

Puisqu’on a "souvent besoin d’inspiration pour commencer ou terminer le repas", son livre compte aussi plusieurs recettes d’entrées, de soupes, de salades et de desserts – d’où le et cetera du titre -, sans oublier les pestos, tomates confites et ragù du dimanche. Évidemment, tout est teinté de la touche italiana, même les desserts, dont les photos exhalent presque des arômes de citron, de café, de chocolat et de fruits frais.

Les anecdotes, souvenirs et précisions en tête de chaque recette sont toujours là, de même que les très profitables suggestions de variantes. D’un graphisme plus épuré que son prédécesseur, égayé de magnifiques photographies, nul doute que ce nouveau venu fera lui aussi recette…

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Grignotines
Votre péché mignon salé: le pain
Votre péché mignon sucré: le chocolat (ça c’est facile)
Un aliment que vous n’aimez pas: les tripes
Votre épice fétiche: la graine de fenouil
Vos herbes préférées: ces temps-ci, la menthe et le basilic
Vous aimez moins cuisiner mais vous adorez manger: asiatique
Trois aliments qui vous inspirent: les pâtes, les légumes, le chocolat (et la roquette, évidemment!)
L’ingrédient le plus sous-estimé selon vous: le persil plat. Tout le monde pense que ce n’est que de la garniture, mais il a un goût intéressant.
Une vilaine habitude que les Québécois ont en cuisine: mettre de l’huile dans l’eau de cuisson des pâtes
Une habitude étrange ou étonnante que vous avez: l’huile d’olive sur le maïs et dans les desserts
Vous adorez sa cuisine: celle du prochain Italien ou de la prochaine Italienne qui me fera à manger. Et celle de ma mère, bien sûr!