Caffè Roma : Alessandro Porcaro
Vie

Caffè Roma : Alessandro Porcaro

Récemment décapoté de la partie restante du toit du Mail, le Caffè Roma abrite sa part d’Italie: odeur corsée de café, affiches en noir et blanc évoquant le pays d’origine du proprio, musique aux accents latins et appétissants étalages de paninis, pizzas, calzones, viennoiseries et tiramisus. Un endroit charmant pour déjeuner ou pour dîner – on peut aussi emporter -, tenu par le sympathique Romain Alessandro Porcaro.

D’où vous est venue l’idée d’ouvrir un café italien?

Pendant quatre ans et demi, j’ai tenu la boulangerie Pain, Pizza et Dolce Vita sur la rue Saint-Jean. J’ai décidé de fermer car je faisais trop d’heures… Je n’avais pas la chance de rencontrer des Québécoises! (rires) J’ai pris un break, puis j’ai ouvert ce café en juin dernier. Il faut dire que je baigne dans la cuisine depuis que je suis tout petit. Mon père, cuisinier particulier pour des familles très riches, a passé 50 ans de sa vie dans les casseroles. J’ai commencé à couper les oignons avec lui, puis à tourner la sauce… Ça fait partie de moi.

Le Caffè Roma, c’est quoi?

Un endroit très simple, convivial, chaleureux. Tout est ouvert, on voit les cuisines. Quand cette partie est cachée, il y a toujours des points d’interrogation, n’est-ce pas? Je ne triche pas avec les clients. Ce sont eux qui nous font vivre!

En tant qu’entrepreneur, votre plus grande qualité?

(Il demande secours à Jess, la serveuse, qui répond sans hésiter: "C’est un bon boss!")

Voilà… En fait, j’essaie de traiter tout le monde égal, je suis souple et de bonne humeur.

Votre plus vilain défaut?

Je ne tolère pas que les gens entrent dans ma cuisine sans me le demander. Je suis comme un chien, hein… Si vous pénétrez sur mon territoire, je deviens méchant.

Que préférez-vous de votre travail?

Blaguer avec les clients, dire n’importe quoi avec eux, les agacer. Je suis un taquineux.

Un obstacle auquel vous devez faire face?

C’est difficile de trouver quelqu’un pour travailler en arrière avec moi. Comment dire? Ça ne fait pas partie de votre culture. Moi, ma grand-mère faisait ça, mon père aussi. Un peu comme la mafia trafique dans la drogue, nous on trafique dans la cuisine… (rires) Et puis au Québec, il y a beaucoup de travail mais peu de monde. En Italie, c’est l’inverse. Si tu t’en vas en cuisine, c’est parce que tu as vraiment envie de faire ça; la formation est exigeante, le métier aussi, et tu dois lutter pour avoir ta job.

Trouvez-vous le marché difficile à Québec?

Assez, parce que vous n’êtes pas trop fidèles, vous savez… Il faut toujours vous relancer avec la publicité pour ne pas que vous nous oubliiez. C’est beaucoup plus facile d’ouvrir un commerce ici qu’en Italie, c’est vrai. Mais chez nous, une fois que t’as ouvert, tu n’as plus besoin de faire de pub. Mais bon, je ne me plains pas: j’ai choisi de vivre ici pour la qualité de vie et j’adore ça, alors je fais avec les petits défauts. Tout le monde en a, de toute façon!

Quelle est votre philosophie de travail?

Avec ce commerce, j’essaie d’être moi-même. C’est tout.

Caffè Roma, 782, rue Saint-Joseph Est, 353-8278