Au Bistango de Sainte-Foy, on mange santé la semaine – coupe yogourt-granola et fruits frais; oeuf poché-fromage cottage – et on se laisse aller aux excès pendant le week-end. "En congé, les gens mangent plus gras, ils ne lésinent pas sur la sauce. Et ça leur prend quelque chose de consistant, car le déjeuner fait souvent office de dîner", constate le chef Sylvain Lambert. Omelette au canard confit, oeuf béné sauce au brie, feuilleté aux épinards et aux oeufs sauce au chèvre représentent les gros vendeurs.
La créativité culinaire est surtout explorée dans "l’assiette du dimanche", un plat spécial concocté par la chef responsable du déjeuner du dimanche, Annie Veillette, et qui change chaque semaine. Le plus récent démontre bien l’audace dont elle est capable: pain doré et foie gras… Si on trouve fréquemment dans ces plats inventifs des aliments ou des épices plus "rares", comme les pois chiches ou le cumin, un incontournable demeure: "Ça prend quand même des oeufs dans cette assiette, sinon ça ne sort pas", précise Annie Veillette.
Les deux chefs constatent que malgré une belle évolution, les mentalités sont difficiles à changer quand on parle déjeuner. "C’est le repas où on est le plus conservateur, lance M. Lambert. On mange pratiquement toujours la même chose. Beaucoup de clients n’ouvrent même pas le menu. Ils ont leurs habitudes."
Ceux qui ont l’habitude traditionnelle seront sans doute décontenancés par la cuisine du Café du Clocher penché, sur la rue Saint-Joseph. Point de salut pour les oeufs-bacon dans cet endroit où on ne sert pas de plats à la carte, mais une dizaine d’assiettes "conçues d’avance". Un handicap? Pas du tout. C’est plutôt ce qui fait la popularité des petits déjeuners du Clocher. "Je suis très contente de ce qu’on fait ici. Des restos qui se démarquent côté déjeuner, il y en a peu", avoue Karine Chouinard, chef des déjeuners depuis plus d’un an.
On y trouve notamment les populaires assiettes L’Apôtre goulu (crêpe à l’épeautre au canard confit, oignons caramélisés, caramel à l’orange et oeuf miroir) et L’Abbé Chamel (gaufre sarrasin, oeuf poché, jambon, champignons, béchamel, fondue de brie). On peut aussi y satisfaire nos envies de lapin braisé, de boudin noir et lardons, de pain doré aux poires caramélisées, même de tartare de saumon! Le verre gourmand servi en entrée constitue quant à lui un "apéro" des plus rafraîchissants (compote de fruits maison, yogourt, coulis de fruits et granola).
"Les goûts des gens changent vite. La clientèle est de plus en plus exigeante. On modifie le menu assez souvent ", affirme Mme Chouinard, qui tient à offrir des aliments santé et complets de même qu’une bonne dose de protéines. Le Clocher penché privilégie aussi l’achat local: ses croissants viennent du Croquembouche, ses pains du Paingrüel et son canard du Canard goulu. Pour déjeuner différemment et avec bonne conscience…