SILVIE ALTCHULER
Les créations de Silvie Altchuler peuvent surprendre. Peut-être même choquer. Imaginez: elle combine des matières précieuses comme l’or 22 carats à de petits jouets trouvés en peluche ou feutrine… Le contraste est saisissant. Et il donne une idée de l’univers fantaisiste et ludique d’Altchuler, où les bijoux ressemblent à de drôles de dessins d’enfant. Par exemple, sur une longue branche en or, un renard avance sournoisement vers un coq qui ne se doute de rien. C’est une broche, intitulée Coq au vin. Une autre broche ressemble à E.T.: corps rond, tête aux yeux exorbités qui se dodeline au bout d’un long cou, bras grands ouverts vers le spectateur. L’oeuvre s’appelle Call home. Et c’est sans doute le bijou le plus expressif qu’on ait jamais vu. Il faut de l’audace pour transposer des références à la culture pop à l’univers de la joaillerie contemporaine. Et Silvie Altchuler, récemment diplômée d’une école de joaillerie italienne, en a amplement.
À partir de 400 $, à la galerie Noël Guyomarc’h, 137, avenue Laurier Ouest, tél.: 514 840-9362.
MARIANE ALEXANDRE
Ces deux anciens diplômés de l’École de Joaillerie de Montréal ont le vent dans les voiles. Depuis qu’ils se sont attelés à la création de leur marque de bijoux, en 2004, ils croulent sous les commandes. Depuis le mois d’août, ils ont aussi pignon sur rue: dans leur lumineux petit espace avenue Laurier, on retrouve les trois collections qu’ils ont créées. La première est faite de pièces uniques, inspirées du film Atlantis de Disney: cela ressemble à un assemblage de morceaux de machines industrielles, à des fragments de météores ou à quelque chose sorti de l’univers du bédéiste Enki Bilal. Les deux autres sont plus accessibles. "Volt" est composée autour de petites étoiles courbes qui se portent en boucles d’oreilles ou en collier. Et comme Mariane et Alexandre ont pensé à tout, les étoiles des colliers sont réversibles: colorées d’un côté et simplement argentées de l’autre, elles s’agencent facilement à toutes les tenues. Si vous aimez le raffinement des perles de culture, jetez un coup d’oeil à la collection Sphère: sur les bagues, les perles sont serties à l’intérieur de l’anneau au lieu d’être posées dessus. Une manière originale d’aborder une matière ultra-classique. Et une approche qui en dit long sur la démarche de Mariane et Alexandre.
À partir de 24 $, chez Mariane Alexandre, 1397, avenue Laurier Est, tél.: 514 272-8543.
ARIA
Elle n’a que 20 ans et elle est encore étudiante. Mais quand Aria Campbell-Kelow fabrique un collier de cristaux Swarovski pour un concours mondial organisé par la marque, elle se classe parmi les 20 finalistes. C’est dire s’il faut surveiller cette jeune créatrice. Ses bijoux faits main font état d’un goût impeccable (la demoiselle s’y connaît en mode, c’est évident) et combinent des morceaux en plastique et des pierres semi-précieuses (le jade, la turquoise, le corail). Pas étonnant qu’ils aient un fini aussi professionnel: depuis six ans qu’elle construit des bijoux pour le plaisir, Aria a eu le temps de se faire la main. Comme ses deux parents sont architectes, elle cite Frank Gehry comme source d’inspiration. Avec une dose d’Emilio Pucci et de Roberto Cavalli pour les couleurs et les dessins graphiques, bien sûr. À surveiller de très près.
De 18 $ à 400 $, en vente au Marché Mtl et chez Headquarters. Collection spéciale disponible chez Mindy Shear.
BIJOUTIA
Claudia B. ne supporte pas de jeter les choses. Dans toutes ces retailles qui nous entourent et que la plupart estimeraient mûres pour la poubelle, elle voit des matériaux de base pour sa ligne de bijoux. Des poignées de commode, des cuillères et des perles serviront à la fabrication d’un collier; des ciseaux chirurgicaux qu’elle aura coupés et réassemblés seront utilisés pour un autre. Normal qu’elle fasse partie des artisans récupérateurs du Québec. Son atelier, paraît-il, ressemble à un indescriptible fouillis. Il le faut pour concocter autant d’objets complètement inattendus: des barrettes en plastique faites à partir de sacs d’épicerie, des pendeloques réassemblées à partir d’un lustre en mille morceaux. La seule constante parmi ces créations: "J’aime que mes bijoux aient une humanité, une histoire, des traces de vie", dit Claudia B. Elle tient la symétrie et la perfection en horreur, ne jure que par la beauté imparfaite qui naît du déséquilibre. Pas étonnant que ses bijoux soient désormais offerts dans les boutiques de musée.
De 15 $ à 120 $ environ. Info: www.bijouxdefantaisie.com et www.bijoutia.com.