Vie

Plaisirs cyclistes : Tour de roue

Fini le temps où l’on rangeait son vélo pour l’hiver en changeant de sport. Technologie et services aidant, on peut désormais continuer à s’adonner aux plaisirs cyclistes.

SPINNING

Inventé par l’Américain Johnny G. Spinner en 1987, le spinning se définit comme un programme d’entraînement cycliste intérieur, naviguant entre yoga et Tour de France. Très couru ces temps-ci dans nos centres de conditionnement physique qui ont largement imité le modèle (sous les vocables spin ou vélospin), ce sport a tout pour plaire – sauf aux amateurs de yoga! Quelques boutiques de vélos se transforment en salles de sport hivernales, telle Cycle Pop près du parc Lafontaine, avec ses 25 vélos stationnaires, dits "spinners", plus une estrade pour l’instructeur. Musique à fond ultra-entraînante, généralement techno mais aussi parfois classique ou latino, au gré des instructeurs. Après un léger réchauffement, c’est parti pour un grand tour de roue de 40 à 50 minutes, plus étirements finaux. Cadence d’enfer, cuissard et bouteille d’eau recommandés, pédales normales ou à clips.

On grimpe sur l’engin ergonomique, après l’avoir dûment ajusté en hauteur et longueur de cadre. L’animateur harangue les foules au micro en donnant le tempo de la "sortie". À chaque étape, il annonce le changement de position à donner à une molette qui simule l’état du terrain (1 en roue libre jusqu’à 8 pour une grosse montée) et pousse son monde avec conviction. La musique donne le rythme à suivre. Ça grimpe plus que ça ne descend et, dans tous les cas, on sue son lot, assis sur la selle en forçant sur les pédales, debout en danseuse, écrasé entre selle et guidon tout en roulant, voire en faisant des push-ups sur le guidon en pédalant. De quoi vous dérouiller les articulations et vous décrasser les poumons, garanti!

VRAI VÉLO D’HIVER

Suivons les conseils d’un pro (Bruno Lavergne, propriétaire du Grand Cycle) pour utiliser sa bicyclette en hiver, bien qu’il suggère d’avoir plutôt un deuxième vélo. N’importe lequel fera l’affaire, à condition de bien l’entretenir. Plusieurs mordus préfèrent, pour limiter les dégâts, enlever le dérailleur et le frein avant. On évite aussi les pédales avec clips et, pour les pneus, mieux vaut qu’ils soient de qualité, très minces et à crampons plutôt qu’à clous. On ne s’habille pas trop chaudement, en système multicouche, comme pour le ski de fond, avec guêtres, bottes et gants imperméables. Un truc pour savoir si on est trop ou pas assez habillé: "Si on sent un peu le froid au départ, c’est correct, dit Bruno, sinon on va vite étouffer." Les lunettes de ski alpin, le casque de vélo avec cagoule fine, voire le casque de ski alpin, chaud et protecteur d’oreilles, complètent la panoplie du parfait cycliste.

Reste le vélo, qui demande une préparation et un entretien hivernaux bien particuliers. Avec le gel, le dégel et le calcium qui s’incruste, il est durement sollicité. C’est le même genre de traitement antirouille que pour une auto qu’on devrait appliquer: une lubrification interne, avec graissage de toutes les pièces mobiles, de la chaîne aux pivots de freins et pédales. Si l’eau pénètre dans un cadre en acier, le dégât classique n’est pas loin: après un hiver sans graissage, on retrouve le poteau de selle… scellé dans le cadre par le calcium! Il faut aussi dessaler le vélo souvent (avec une douche à vélo en magasin). Les courriers, spécialistes en la matière, font laver et lubrifier leur vélo tous les deux jours!

Pour la nuit, on le rentre ou on le laisse dehors? Il y a deux théories et chacune a son avantage: dehors, les risques d’abîmer le vélo sont plus grands (exposition aux aléas de la température et aux chenillettes) mais, en le rentrant, il faut s’assurer qu’il est bien propre, sec et lubrifié, ce qui est plus exigeant.

VÉLO VIRTUEL

Voici le comble du rêve cycliste: rester au chaud chez soi tout en participant à la Classique des Alpes, à une randonnée dans les Pyrénées, à une compétition sur vélodrome ou à une sortie extrême en vélo de montagne. On embarque sur un vélo stationnaire ou son propre vélo installé sur un trainer, après avoir installé logiciel et vidéo d’entraînement dans son ordinateur, l’écran bien placé devant soi. Ces supports d’entraînement simulent un vrai parcours ou vous permettent d’être carrément dans le peloton d’une équipe professionnelle du Tour de France. Plusieurs compagnies (Tacx, Spinner Vals, Computrainer) en offrent dans les magasins de cycles. Pour tenter l’expérience du vélo virtuel en groupe, peu de choix encore s’offrent à vous. L’Académie cycliste du Québec joue un rôle de leader, avec une vraie salle de vélo virtuel, installée au complexe sportif Sani Sport de Brossard. Elle organise des cours spécialisés, utilisant une centaine de parcours virtuels. En prime chaque année pour ceux qui aiment la course, une compétition virtuelle de 25 km!

Info: 450 465-7220