L’HIVER DE FORCE… ET DE VITESSE!
En 2000, une marque de boisson énergétique (surtout connue ici pour son mariage plus ou moins heureux avec un alcool fort) a créé un monstre, sorte d’hybride de hockey, de ski de descente et de patinage de vitesse. De Stockholm à Moscou, en passant par Prague et Helsinki, le Red Bull Crashed Ice a rapidement fait boule de neige, jusqu’à atterrir dans la ville de Québec il y a deux ans.
Bien que l’événement ne fasse pas partie de sa programmation officielle, la 3e édition québécoise du Red Bull Crashed Ice coïncide avec le début des festivités du 400e de la Vieille Capitale. Et quel coup d’envoi! Le 26 janvier prochain, 64 casse-cou chausseront leurs patins pour s’élancer à 50 km/h sur un impressionnant parcours glacé de 536 mètres (et un dénivelé de 56 mètres), artificiellement aménagé dans le décor historique du Vieux-Québec.
"Quand tu veux faire partie de ça, il faut que t’aie peur de rien", lance Ian Sévigny, un Montréalais de 29 ans qui a participé aux deux premières éditions. Encore cette année, il fera partie des 2000 patineurs qui, des quatre coins du Canada, tenteront de se qualifier pour l’événement. Qu’a donc poussé cet entrepreneur, lui-même spécialisé en organisation et promotion d’événements, à tenter pareille aventure? "Je joue au hockey depuis que j’ai 5 ans et j’ai toujours évolué dans ce monde-là, explique le jeune vétéran. J’avais vu des compétitions dans des émissions de sports extrêmes à la télé. Quand j’ai su que ça s’en venait à Québec, je me suis tout de suite inscrit aux qualifications." Ces qualifications, qui ont lieu en décembre dans divers arénas du pays, permettent de sélectionner les plus rapides et robustes patineurs qui iront à Québec. "Rendu là, on est quatre gars à prendre le départ sur la piste à la fois, et seuls les deux plus rapides passent à la ronde suivante. C’est plein de bosses, de virages brusques, de descentes à pic, et ça va très vite. Ça joue aussi très rough entre les patineurs", ajoute celui qui tentera d’en être pour une troisième année de suite.
"Je deviens vieux et je m’entraîne moins qu’avant. Il y a de plus en plus de gens qui s’inscrivent, dont beaucoup de jeunes plus en forme que moi. Disons que ce ne sera pas facile cette fois-ci", conclut le vétéran, tout en prenant soin d’ajouter qu’il n’a pas encore accroché ses patins ni dit son dernier mot.
Quelque 75 000 spectateurs sont attendus pour applaudir les 64 kamikazes qui prendront le départ au pied du Château Frontenac dans le Vieux-Québec. La dernière heure de la compétition sera diffusée en direct sur les ondes de TVA, le samedi 26 janvier à 21 h.
ooo
LES CONSEILS DU PRO
Pour ceux et celles qui aspirent à faire un jour partie de l’élite Crashed Ice, Ian Sévigny propose quelques précieux conseils. À prendre au pied – chaussé d’un patin à glace – de la lettre…
1) Donner son 110 %. "Il faut que t’arrives là top shape et que tu te donnes à fond", confie Ian Sévigny. Pour y arriver, il n’y a pas 36 solutions, il faut s’entraîner, s’entraîner et… s’entraîner. "Surtout les jambes et le cardio", tient à préciser notre pro.
2) Être vite sur ses patins. La vitesse étant le maître mot de cette compétition, il faut travailler son coup de patin pour avoir des départs très rapides. De la même manière, on doit s’exercer à faire des tours de patinoire le plus vite possible, car c’est ce qui va jouer lors des qualifications.
3) Travailler fort dans les coins. Toujours sur la glace, Ian Sévigny conseille de répéter encore et encore ses virages brusques, ses virages à 360 degrés, ses pivots, ses sauts d’obstacles ainsi que son patinage arrière.
4) Ne pas négliger la "dureté du mental". Il est important de bien visualiser et d’étudier le parcours. Le faire et le refaire dans sa tête. En émule de Bob des Boys, Ian Sévigny explique: "Ça te permet de repérer les endroits du parcours, certains virages par exemple, où tu peux continuer à patiner alors que d’autres compétiteurs se laissent seulement glisser. Comme ça, tu vas gagner de la vitesse et ça peut faire la différence."
5) Prier la Sainte-Flanelle. On ne sait jamais.