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Design : De la fourrure plein la tête

Elle n’est pas tombée dedans quand elle était petite, mais c’est tout comme. Dans sa thèse de fin d’études, Mariouche Gagné a décidé d’incorporer de la fourrure recyclée à ses créations. Une idée qui a donné naissance, il y a 10 ans, à Harricana.

Bien que la designer ait soufflé l’été passé les 10 bougies d’Harricana, qui a pignon sur rue à Montréal, elle fait des vêtements à partir de fourrure recyclée depuis qu’elle a 22 ans, ce qui la ramène presque 14 ans en arrière. "J’ai fait ma thèse finale de maîtrise en Italie sur la fourrure recyclée. Après ça, j’étais endettée et je me suis dit: "Qu’est-ce que je fais?" Je suis allée voir Simons et ils m’ont acheté ma première collection! Et c’était parti…"

Drôle de coïncidence car, toutes ces années plus tard, Mariouche Gagné s’installe à Québec dans un local de la côte de la Fabrique, juste à côte du Simons! Ouvert en catimini l’été passé, son commerce n’a bénéficié d’une ouverture officielle que le 13 décembre dernier; la designer et son équipe n’avaient pas eu le temps de la faire avant. C’est donc dans le lumineux et chic local que nous avons rencontré la femme derrière Harricana, dont la popularité a connu un pic à la suite de son passage à la désormais célèbre émission Tout le monde en parle.

S’installer à Québec? Pour la propriétaire d’Harricana, c’était un choix tout désigné. "Cela faisait peut-être un an que l’idée nous trottait dans la tête. Et je me suis toujours dit que la deuxième boutique que je voudrais avoir dans la vie serait à Québec. La troisième va être à Paris, on voudrait ouvrir ce printemps… dans un local qui va probablement faire le dixième de celui-ci car les loyers y sont très chers!" Un investissement qui devrait rapporter, puisque près de la moitié de ses commandes s’envolent vers le Vieux Continent. En attendant de s’embarquer dans cette aventure, Mariouche Gagné et sa bedaine de quelques mois travaillent déjà fort sur les collections de l’été et de l’hiver prochains.

RÉCONCILIER LES JEUNES AVEC LA FOURRURE

Si vous ignorez ce qu’est Harricana, sachez que vous ne verrez plus jamais la fourrure de la même façon! Ici, exit l’image snob associée au manteau de fourrure classique… Mariouche Gagné remet la fourrure au goût du jour en réutilisant des vieux manteaux aux coupes démodées. Un deux dans un, donc, pour la designer qui estime avoir recyclé 56 000 manteaux à ce jour. Dans la boutique, on peut se procurer un manteau ou un accessoire original qui va des bottes au bonnet d’aviateur, en passant par les colliers et les boucles d’oreilles, les jetés, toutous ou sacs à main… On peut aussi apporter son vieux manteau pour lui faire subir une transformation extrême et obtenir un produit unique, fait sur mesure.

Et pour ceux qui croient que la fourrure, ça fait "ma tante", Mariouche rétorque: "C’était ma vision aussi! Jusqu’à ce que je me rende compte que je pouvais faire des choses plus funky, plus vivantes… Je suis une fille qui faisait du snowboard, beaucoup de plein air… Donc, je voulais que la fourrure, ce soit chaud, cute, mais pas trop chic. Je suis tombée amoureuse de la matière!"

PIMP TA ROBE DE MARIÉE!

La designer a bien voulu nous glisser quelques mots sur sa prochaine collection d’été, qui est en cours de production. Harricana s’est lancée depuis 2004 dans les vêtements d’été, en recyclant cette fois des carrés de soie (foulards et doublures de manteaux). Cette année, "le gros scoop pour la collection d’été, c’est qu’on a commencé à recycler des robes de mariée. On s’est rendu compte que les gens qui avaient des vieux manteaux de fourrure avaient aussi une vieille robe de mariée qui traînait dans leur garde-robe… Et ils ne portent ni l’un, ni l’autre! On recycle aussi des robes de bal. Par exemple, on a mélangé une robe de bal avec du cuir et d’autres matières."

Une collection qui promet, donc, et qui sera lancée ici à Québec cet été, sur un voilier, le Bleu voile océanique, que Harricana commandite pour la Transat Québec-Saint-Malo, une traversée de l’océan Atlantique en voilier qui a lieu tous les quatre ans et qui se produira dans le cadre des festivités du 400e. "Les gars [Eric Tabardel et Damien De Pas] ont construit leur voilier avec un message de protection de l’océan. Je trouvais que ça allait bien avec mon côté "écolo-grano-protecto"… Et comme je n’aime pas tellement faire de la pub pour de la pub, je préférais aider ces gars-là qui ont tout vendu pour construire le voilier de leurs rêves."

Harricana par Mariouche
44, côte de la Fabrique
418 204-5340
www.harricana.qc.ca