École des arts visuels de l'Université Laval : Effervescence et innovation
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École des arts visuels de l’Université Laval : Effervescence et innovation

Au coeur du quartier Saint-Roch depuis 1992, l’École des arts visuels de l’Université Laval forme artistes et créateurs depuis longtemps. Après avoir développé son expertise en arts plastiques et en design graphique, elle prend maintenant le virage multimédia avec un nouveau baccalauréat.

C’est que, d’ici peu, le Certificat en arts et sciences de l’animation interactive (CASAÏ) deviendra un baccalauréat, "un programme unique au Québec dans le domaine de la création", au dire de Valérie Martin, conseillère à la gestion des études de l’École. Le programme proposera, entre autres, un décloisonnement de la formation et des collaborations entre départements, notamment avec celui d’informatique. Avec le développement en continu de la maîtrise en multimédia au fil des huit dernières années, de même qu’avec de nouveaux laboratoires et ateliers liés au domaine, c’est tout le secteur multimédia qui se développe dans La Fabrique. Le tout accompagné d’une belle réponse des employeurs potentiels: "Pour la maîtrise en multimédia, depuis cinq ou six années, le taux de placement est de l’ordre de 100 % ou à peu près", fait valoir Éric Kavanagh, responsable du programme.

La maîtrise se fait en accéléré, sur une dizaine de mois, et offre, notamment, un complément aux programmes de l’École. "On vise à former des spécialistes en design multimédia. Nos gens sont formés en design ergonomique, en scénarisation ou encore en architecture de contenu", poursuit M. Kavanagh. Le milieu étant ce qu’il est, la matière doit constamment être mise à jour. "Le contenu est revu chaque année: c’est un domaine où l’on peut difficilement s’asseoir sur nos lauriers", complète-t-il. D’ailleurs, la présence de cours liés, de près ou de loin, au domaine de l’animation et du cinéma semble également changer un peu la donne dans d’autres spécialités. "On commence à avoir du moulage de type cinéma à cause du CASAÏ. Ça nous amène une nouvelle clientèle depuis environ deux ans", lance le responsable de l’atelier de moulage, Robert Beauchamp.

À travers tout ça, l’objectif reste de former des porteurs de flambeau. "Nous, on forme des directeurs artistiques. Des gens qui pourraient diriger le travail des équipes et des concepteurs", précise Caroline Tard, coordonnatrice à l’administration. "Par exemple, en design graphique, ce qu’on vise à former, ce sont des porteurs de dossier qui sont capables de prendre un projet et de le mener de A à Z", ajoute Valérie Martin.

SERVIR L’IMAGINAIRE

Mais l’animation n’est pas seule à faire vibrer les murs de l’édifice, loin de là. Ils sont près de 1000 à y étudier, notamment en arts visuels ou encore en design graphique. Au fil des corridors, des ateliers de moulage, de métal, de peinture. Ou encore un laboratoire de photographie et d’impression dont les installations visent à faciliter le travail des étudiants. Et une salle d’exposition. Et des ateliers tout court. "Ces ateliers, les étudiants y ont accès dès la troisième session. C’est assez unique au Québec que les étudiants aient ces espaces-là dès le baccalauréat", fait valoir Hélène Doyon, directrice du Baccalauréat en arts plastiques.

Et l’apprentissage ne se fait pas en vase clos. Bien au contraire. "Il s’agit de se rapprocher beaucoup plus de la pratique des arts actuels qui se déclare multidisciplinaire", explique Mme Doyon. Au final, l’objectif sera ainsi de former des artistes qui ont des productions indépendantes et autonomes, tout en leur permettant de s’intégrer au réseau des centres d’artistes autant à Québec qu’à l’échelle internationale. "Le programme touche un peu à tout, note de son côté Valérie Martin, car, avec une formation plus théorique, plus historique, chacun peut y trouver son compte." Bien entendu, au départ, il s’agit toutefois pour les étudiants d’avoir des bonnes bases, question de pouvoir par la suite travailler à partir de la conceptualisation.

Cela dit, pour entrer à l’École, l’aspirant artiste se doit d’avoir déjà des notions techniques. La manière la plus rapide d’intégrer le cursus est d’obtenir un diplôme d’études collégiales en arts plastiques. Sinon, puisqu’il s’agit d’un programme contingenté, il s’agira de se préparer un dossier, un portfolio. Par ailleurs, la formation offerte à l’École des arts visuels est toujours accompagnée de notions théoriques. "C’est pour ça qu’on s’attend à ce que l’étudiant ait une bonne technique, afin qu’on puisse la confirmer et qu’il ait le temps de travailler au point de vue conceptuel", explique Hélène Doyon. Et, selon elle, on prépare l’étudiant à affronter le milieu professionnel: "Déjà, dans ce programme-là, il est perçu comme un artiste, il doit se défendre comme un artiste."

École des arts visuels de l’Université Laval: www.arv.ulaval.ca