SHIRINE "DEVIL" SAAD /
FUMER COMME UN SAPEUR-POMPIER
Parce que les gens qui arrêtent de fumer me saoulent complètement avec leurs patchs, leur angoisse de prendre du poids et leurs pseudo-substituts homéopathiques. Parce que fumer des clopes, c’est le seul moyen de prendre l’air quand on est coincé dans un bureau au centre-ville. Parce que la technique la plus efficace pour finir la nuit avec le beau jeune homme ténébreux, c’est de lui faire le vieux coup de lui demander de m’allumer, et fort. Parce qu’après qu’il eut comblé mon désir indomptable, le meilleur moment, c’est la clope sur le lit défait (ou dans les toilettes, la voiture ou le parking).
La bonne adresse: Les gars du Baldwin (115, avenue Laurier Ouest, tél.: 514 276-4282) ont bien compris la combine. Ils ont installé ces espèces de poteaux chauffants juste devant l’entrée du bar pour qu’on puisse dragouiller pénards entre deux dirty martinis pendant que notre mec poireaute au bar.
DÉPENSER SANS COMPTER
Et pas comme Rimbaud qui avait des trous dans les poches. Quoi, si Paris Hilton prend ses bains dans du champagne, pourquoi pas me? Et Kate Moss, qui s’achète un gode en or massif en forme de cigare, vous allez me dire qu’elle est mieux que votre fidèle reporter? Y a aussi Karl Lagerfeld, qui a une chemise parfaitement amidonnée pour chaque jour de l’année, les oligarques russes qui bouffent du caviar au petit-déj’ et les princes arabes qui ne voyagent qu’en sous-marin ultra-performant, pour la privacy. Alors en 2008, je fais fi de mon salaire de misérable intellectuelle et je consomme avec insouciance, comme une riche héritière. Et je dirai merde à l’agent de la Banque Royale quand il m’appellera pour les problèmes de Platine. Je croyais que j’avais droit à un traitement royal?
La bonne adresse: Holt Renfrew, of course, pour jouer aux riches housewives de Westmount qui s’achètent une baguette Fendi comme elles vont chez le boulanger. Vu qu’il y a des soldes déments, je vais pouvoir me déchaîner aux rayons maquillage, bijoux, lingerie, accessoires, chaussures et luxe. Et pour me féliciter, je me paie une bouteille de champ’ au café Holt.
La bible: Le snobissime coffret Goût de luxe de Trish Deseine, qui nous parle de truffes, caviar, foie gras, champagne… Notre pyramide alimentaire à nous, quoi!
MATHILDE "DOLCE VITA" SINGER /
NE PLUS MANGER QU’AU RESTAURANT
C’est vrai, en janvier dernier, j’avais juré sur mes saints livres de cuisine que j’allais me mettre à la popote, que je ferais mes courses tous les week-ends au marché Jean-Talon pour me préparer des lunchs santé pleins de légumes verts, de calcium, de probiotiques et de fer. Résultat des courses: je me suis plongée dans le dernier opus de di Stasio et depuis, c’est spaghettis, dolci et petites gâteries tous les soirs à la casa! Alors j’ai pris une décision radicale: vu que je ne suis pas capable de me nourrir convenablement moi-même, je vais laisser les professionnels s’en occuper. Et ne me parlez pas de diététicien, malheureux! Ce qu’il me faut, c’est un chef, un vrai, qui sache me réconforter avec un cappuccino au homard comme Jérôme Ferrer de l’Europea (1227, rue de la Montagne à Montréal, tél.: 514 398-9229), me réchauffer avec des plats parfumés comme Ha Nguyen du restaurant Souvenirs d’Indochine (243, avenue du Mont-Royal Ouest, tél.: 514 848-0336) ou me faire rêver avec de belles assiettes poétiques comme le beau Martin Juneau de La Montée de lait (371, rue Villeneuve Est à Montréal, tél.: 514 289-9921).
CONTINUER À NE PAS FAIRE DE SPORT
Chaque week-end, mes amis tentent de me convaincre d’aller faire du ski de fond sur le mont Royal, mon coloc me supplie de l’accompagner au gym "pour voir si j’aimerais ça, des fois…" et même mes dates suggèrent la patinoire pour un premier rendez-vous "so romantic". C’est fatigant, cette sollicitation sportive permanente! Cette année, j’ai mis au point un plan pour échapper avec panache à cette frénésie du mouvement et mener une vie sociale trépidante à mille lieues des salles de gym. Qu’est-ce qui se rapproche le plus du sport, permet de se traîner les pieds, de passer des bras d’un homme à l’épaule d’un autre sans culpabilité et de rêver, le temps d’un cours, qu’on est une bomba latina? Le tango, pardi! Ne m’accusez plus d’être une flemmarde, chaque vendredi, je bouge mes fesses au rythme langoureux du tango argentin chez Tango Fabrika (5359, avenue du Parc, tél.: 514 561-2323, www.tangofabrika.com)… Et pour me mettre en jambes, j’en profite pour me régaler d’espresso, panettone et biscotti à l’italienne au Caffè in Gamba, à deux pas (5263, avenue du Parc, tél.: 514 656-6852).
EMILIE "BORDERLINE" VILLENEUVE /
COURIR DROIT VERS MON ÉNIÈME BURN-OUT
Parce que la société des loisirs, c’est des conneries et qu’il faut bien que quelqu’un bosse dans cette boîte, cette année, je jure d’échanger mon portable pourri contre un HTC Touch flambette. Comme ça, mon patron pourra me joindre jour et nuit. Et qu’importe si mes amis finissent par même oublier mon existence: ce sera toujours quelques précieuses minutes de gagnées!
Le bon plan techno: J’oublie le iPhone bidouillé acheté sur eBay… ça reste pour le moment un téléphone portable ordinaire. Je me branche sur le HTC avec son écran Touch, son accès wi-fi et ses moult fonctionnalités dont la synchronisation des contacts, du calendrier et des courriels.
CONTINUER À ME PRENDRE POUR WONDER WOMAN
Parce que la perfection EST de ce monde, je continuerai de tendre vers elle, en faisant mon yoga tous les matins, en frottant mon parquet comme une défoncée et en cuisinant mes repas "from scratch", tout en tâchant d’être souriante, manucurée et bien coiffée. Un coup de pompe? Je me shooterai à l’oxygène pur, au Greens et à d’autres concoctions prescrites par ma super-naturopathe.
Le bon contact: Nicole Woodman, Centre Énergie-Vie (3805, rue Bélair, tél.: 514 722-0884)