Vie

L’eau sous l’angle du design : L'eau sous l'angle du design

L’eau, en tant que ressource limitée, est devenue un enjeu majeur de notre monde moderne. Le Centre de design de l’UQÀM nous invite aujourd’hui à explorer cette thématique d’actualité.

UNE EXPOSITION ITINÉRANTE À MONTRÉAL

Tout est parti de l’initiative originale d’un architecte italien, Roberto Marcatti, qui a eu l’idée de sensibiliser le grand public aux enjeux de la conservation et du traitement de l’eau, en les présentant sous une forme inhabituelle. Pour ce faire, il a demandé à quelque cent architectes, designers et graphistes italiens de composer chacun un panneau illustrant un aspect de la thématique contemporaine de l’eau. La collection ainsi créée fait désormais l’objet d’une exposition itinérante qui, après s’être déplacée en Europe (Milan, Turin, Rome, Trieste…), arrive aujourd’hui à Montréal, avant de partir pour Toronto et Saragosse. "C’est une thématique suffisamment pertinente et d’actualité pour qu’on présente ce genre d’exposition au public québécois", souligne Marc Choko, directeur du Centre de design de l’UQÀM. Considérée comme inépuisable il n’y a pas si longtemps, l’eau est désormais perçue non seulement comme une ressource limitée, mais aussi comme un bien qui doit être accessible à tous. Il suffit pour s’en convaincre de penser aux accords internationaux sur l’accessibilité de l’eau (et les tensions qui en découlent) ou à des initiatives comme celle de Guy Laliberté du Cirque du Soleil, qui lançait en octobre dernier sa nouvelle fondation, Goutte de vie, visant à aider au traitement des eaux dans les pays en voie de développement.

UNE EXPOSITION MULTIFACETTE

Pour autant qu’elle se veuille une illustration d’un thème incontournable, l’exposition présentée par le Centre de design de l’UQÀM ne se contente pas d’exhiber une série d’interprétations graphiques des différents enjeux liés à la préservation de l’eau. Elle a bénéficié de la multiplicité des champs d’expertise et de créativité des différents participants, pour prendre des formes très variées. Outre les affiches auxquelles nous pouvions nous attendre, on y verra donc des schémas et des photos de concepts d’objets novateurs, ainsi que des oeuvres qui tiennent plus de l’art abstrait que du design graphique. Si certaines de ces réalisations pèchent sans doute par manque d’originalité, voire d’éloquence, d’autres suffisent à elles seules à justifier l’existence d’une telle exposition. Ainsi, à côté de ce qui s’apparente à des affiches publicitaires classiques et d’interprétations abstraites à la symbolique triviale, il y a de petits bijoux de créativité. On retiendra notamment le petit cochon tirelire de la graphiste Susanna Vallebona, qui nous invite à économiser l’eau goutte à goutte. Il y a également cette drôle de bouteille solaire d’Alberto Meda et Francisco Gomez Paz qui sert au traitement des eaux usées ou la douche solaire de plage de Fabio Lenci. Dans un registre très différent, la personnification de l’élément liquide que nous propose Alberto Biagetti nous invite dans un délire psychédélique haut en couleur.

MIRACLE LIQUIDE

Comme l’exposition H2O, de nouveaux scénarios pour la survie devait s’achever dans le cadre du Festival Montréal en lumière de février prochain, le Centre de design de l’UQÀM voulait créer, comme chaque année à cette occasion, un événement original. Profitant du volet gastronomique important du Festival, tout en souhaitant souligner le rôle exceptionnel que joue l’eau dans la survie de l’humanité, le Centre de design de l’UQÀM a placé son événement (qui se tiendra lors de la Nuit blanche) sous le signe d’un mysticisme badin. "L’eau tient d’une forme de miracle. C’est pour cela que nous avons voulu faire notre événement autour de cette idée", explique, non sans sourire, Marc Choko. Alors à l’instar de celui qui jadis changea l’eau en vin, le 1er mars, le Centre de design de l’UQÀM fera apparaître des bouteilles de vin à la clôture de son exposition sur l’eau! Mais les plus sagaces d’entre nous se rendront bien compte qu’il n’y a aucun mystère là-dessous. C’est la délégation commerciale d’Italie qui aura fourni les quelque 33 vins différents de cette dégustation nocturne. Ces vins seront donc, comme les affiches de l’exposition, italiens. Si le Centre de design de l’UQÀM n’a pas poussé le miracle jusqu’à nous offrir des crus exceptionnels, les amateurs pourront a priori y goûter des vins d’une bien meilleure qualité que dans les 5 à 7 traditionnels. À défaut d’un véritable miracle, cela vaut bien alors un petit détour pour le plaisir d’une exposition pas banale et de quelques verres de vin…

H2O, de nouveaux scénarios pour la survie
Du 17 janvier au 2 mars
Au Centre de design de l’UQÀM
1440, rue Sanguinet
www.centrededesign.uqam.ca

Événement Miracolo!
Le 1er mars (Nuit blanche)