Pour beaucoup, qui dit crédit dit prêt étudiant. Devrait-on le rembourser en totalité le plus rapidement possible à la fin de ses études? "Aussitôt que l’étudiant a terminé ses études, il a six mois de pause avant de commencer à rembourser. Il faut qu’il commence rapidement, sinon ça risque de continuer à s’accumuler", explique France Cloutier, représentante jeunesse pour la Fédération des caisses Desjardins dans la grande région de Québec. Mais puisque le finissant peut avoir un crédit d’impôt pour les intérêts sur son prêt, il n’est pas nécessaire de le rembourser dans un court délai. "En fait, on devrait l’étirer le plus longtemps possible", propose Suzanne Paquette, professeure au Département des sciences comptables de l’Université Laval. Ainsi, selon elle, il s’agit de mettre en priorité le remboursement du crédit que l’on aura contracté selon les taux en vigueur et les particularités de chacun: "Les prêts les plus coûteux devront être remboursés d’abord, en ordre de priorité."
Quant à sa capacité à contracter un prêt pour une maison ou un véhicule, malgré le poids de sa dette étudiante, le risque n’est pas aussi important qu’on peut le penser. "Dans le crédit, l’important, c’est d’être capable de le rembourser", note France Cloutier. Pour les emprunts, on se fie beaucoup à l’historique de crédit: les montants ont-ils été remboursés à temps? Pour le prêt, oui. Mais aussi pour les cartes de crédit, frais de téléphone, etc. "On peut être négligent avec des factures et ça peut entacher le dossier de crédit. Il faut faire attention aux dates d’échéance", conseille Stéphanie Dufour, représentante jeunesse pour la Fédération des caisses Desjardins sur la Rive-Sud et dans Chaudière-Appalaches.
De plus, il faut penser à conserver la capacité d’épargner. "C’est important d’avoir toujours de l’épargne de côté, un montant pour les imprévus", signale France Cloutier. "Parfois, il n’est même pas nécessaire de commencer à épargner tôt, mais il est essentiel d’avoir un plan, de savoir où l’on s’en va", fait valoir Suzanne Paquette. Bref, il est impératif de faire un budget. "Et il ne s’agit pas de le refaire une fois par année. Il faut le réorganiser selon les besoins", indique Stéphanie Dufour. "C’est un élément important, parce qu’ainsi, on peut prévoir quelles seront nos possibilités, nos besoins et nos sources de revenus", ajoute Mme Paquette. Et ajuster son épargne en fonction de sa situation. Pour ce faire, il est recommandé de rencontrer un conseiller financier qualifié. "Ce qui est important, c’est que la personne puisse s’asseoir avec un conseiller pour évaluer sa situation. Et il faut rappeler que chaque situation est unique", observe Mme Dufour.
À travers tout cela, il faut avoir une idée de ses projets d’avenir. Épargne-t-on pour une automobile? Une maison? La retraite? Pour le long terme, investir dans un REER peut être avantageux. "Quand c’est des projets à plus long terme, plus on épargne, moins le crédit devient nécessaire", suggère Stéphanie Dufour. Et pour le court terme, il y a d’autres options, comme les épargnes rachetables.
Quelques ressources Internet sur le sujet sont disponibles. Outre les sites des grandes institutions financières, il y a également le www.questionretraite.qc.ca. À noter aussi, la Régie des rentes du Québec a mis en ligne le site www.herosdemaretraite.com, où l’on trouve quelques outils pour la planification à long terme.