Vie

REER : Épargner à long terme

Prendre ou ne pas prendre un REER: telle est la question. Pour un projet à long terme, comme l’achat d’une maison ou la retraite, souscrire à ce régime devient une solution plus qu’alléchante.

Mettre de l’argent de côté pour la retraite. Avoir la possibilité de participer au Régime d’accession à la propriété (RAP) pour acheter une première maison. Obtenir des crédits d’impôt ou plutôt un report d’impôt. Ce sont les avantages associés à l’obtention d’un régime enregistré d’épargne-retraite (REER). "Pour de l’épargne à long terme, c’est prouvé que placer dans les REER, c’est mieux. Mais, d’abord et avant tout, le REER, c’est une stratégie pour la retraite. Pour quelque chose comme l’achat d’une automobile, il y a d’autres options", explique Pierre Grenier, directeur à la gestion des avoirs pour la Caisse Desjardins de l’Université Laval. "Mais si on ne paie pas d’impôts, ça ne vaut pas réellement la peine de placer dans un REER", fait valoir Suzanne Paquette, professeure au Département des sciences comptables de l’Université Laval.

Selon M. Grenier, le choix d’un conseiller financier est capital dans l’achat d’un REER. "Il faut y aller avec une entreprise ou une personne qui nous est connue, quelqu’un en qui on a confiance et qui possède les titres et les permis nécessaires", indique-t-il. Ensuite, il s’agira de bien cibler les visées d’épargne que l’on a. "Il faut bien établir ses objectifs financiers. À partir de cela, le conseiller sera en mesure de vous faire un profil d’investisseur", poursuit-il. Bref: bien saisir l’horizon de placement. "Si c’est pour la retraite, c’est 25 à 30 ans d’épargne. Par contre, si la personne souhaite faire un RAP, il faudra tenir compte de ça."

Et il y a aussi la tolérance au risque de l’épargnant. "Il s’agit de voir si la personne est prête à investir 1000 $ dans le REER et que, peu après, celui-ci puisse valoir 800 $. Plus on veut un rendement élevé, plus le risque doit être élevé. Habituellement, à long terme, le rendement est positif. Sinon, il y a aussi les placements garantis…" explique M. Grenier. "Il faut voir aussi si la personne contribue déjà à un régime de retraite ou si elle doit créer elle-même son propre régime", ajoute Suzanne Paquette.

L’investissement nécessaire à un REER n’est toutefois pas astronomique et peut permettre de se créer des habitudes d’épargne. "Souvent, le minimum exigé, c’est 500 $ par année, ce qui est suffisant pour créer une habitude", estime Pierre Grenier. Mais dans quelle mesure devrait-on mettre en priorité ce type de placement? "Ça dépend des placements et des dettes que l’on a. Il faut se demander si c’est plus profitable pour nous de rembourser un prêt ou d’investir dans son REER. Considérer le coût d’une hypothèque comparativement à ce qu’on pense retirer en termes de rendement du régime", souligne Mme Paquette. "La meilleure chose à faire, indique de son côté M. Grenier, c’est de s’asseoir avec un conseiller financier. Le REER, c’est simplement une stratégie qu’on décide de prendre ou non. Le conseiller, lui, il est là pour créer de la richesse. Il n’est pas là juste pour ceux qui ont de l’argent".