ÊTRE CHEF, C’EST DU SPORT
Vous l’avez déjà vu jogger sur les Plaines ou passer en coup de vent sur son vélo près de chez vous? Possible. Voire fort probable. Car Jean Soulard, chef des cuisines du Fairmont Le Château Frontenac depuis 15 ans, est un infatigable sportif. Pour lui, bouger une heure chaque jour, c’est capital: "Pour me garder en forme, bien sûr, mais aussi pour ma tête. Si je veux parvenir à tout faire, c’est nécessaire", lance-t-il en riant.
C’est que le célèbre cordon-bleu travaille d’arrache-pied, et pas toujours dans ses casseroles. Entre son émission de télé à Canal Vie et sa participation à Tout le monde debout à Rock Détente, il a trouvé le moyen de publier récemment son septième livre, 400 ans de gastronomie à Québec, qui porte sur notre histoire culinaire. Mais encore, l’ubiquiste chef dirige les quatre cuisines du Château, supervise 120 employés, gère un service de traiteur… Fait-il toujours à manger? "Bien sûr! Avant tout, je suis cuisinier. Ça me prend ça pour respirer."
Étonnamment, ce régime endiablé n’affecte en rien sa qualité de vie. Au contraire. "Ma vie est passionnante. La qualité de vie ne se mesure pas en nombre d’heures travaillées: c’est le quotidien, la possibilité de réaliser nos rêves – du moins de réaliser des choses. Le Château est une belle vitrine pour ça."
Pour Jean Soulard, qui a mitonné des plats dans plusieurs pays d’Europe et d’Asie avant de déposer ses valises dans notre capitale en 1979, qualité de vie rime aussi avec Québec. "On est cool ici, vous savez. Quand je retourne en France, je n’en reviens pas de voir comment les gens sont stressés. Ma ville, elle a une belle âme, elle m’apporte le bien-être, elle vit. Son offre culturelle est intéressante, et il y a de l’espace!" Puisque la perfection n’est pas de ce monde, il reconnaît toutefois qu’il n’est pas aisé pour un immigrant de s’y intégrer. "Ça prend un bon deux, trois ans avant de "rentrer à l’intérieur du Québécois", de comprendre ses coutumes, sa culture, sa façon de penser, voire sa langue, même pour un maudit Français…"
Qu’à cela ne tienne, l’acclimatation est maintenant complétée. Jean Soulard ne se gêne pas pour prendre d’assaut la ville et ses environs – il habite à Lac-Beauport – afin d’y pratiquer ses sports favoris: vélo, jogging, ski de fond, planche à neige, triathlons. Son dernier coup de coeur: les berges de la rivière Saint-Charles, récemment délivrées de leurs gaines de béton. "Avoir ça au milieu d’une ville, c’est fabuleux. T’as le soleil tout le long, tu parles aux canards et c’est tout juste s’ils ne te répondent pas…" rigole-t-il.
Activité physique d’un tout autre ordre, le chef aime bien arpenter le quartier Montcalm pour ses emplettes culinaires. Cependant, les seuls commerces où il entre sur une base régulière, ce sont les librairies. On n’en doute pas lorsqu’on jette un regard aux rayonnages de son bureau, qui croulent sous les livres – de cuisine, dans ce cas-ci. "Et ça, ce n’est qu’une toute petite partie, précise-t-il. Je suis amoureux fou de livres."
Fairmont Le Château Frontenac
1, rue des Carrières
418 692-3861
www.fairmont.com/fr/frontenac
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Carnet d’adresses
Vos favoris…
Restos: le Café du Clocher penché.
Café: chez Belley. C’est plus qu’un café: c’est une gang de chums de toutes sortes d’horizons qui se racontent des niaiseries. C’est très drôle.
Bar: vous ne me croirez pas, mais je ne suis jamais allé dans un bar de ma vie. C’est étrange, hein?
Endroits pour faire du sport: les Plaines, le lac Saint-Charles, le Sentier du Moulin à Lac-Beauport, le Massif de Petite-Rivière-Saint-François.
Lieu historique: le Petit-Champlain, surtout l’hiver, avec une petite neige, les sapins, quand y a pas de touristes. C’est fabuleux.
Où achetez-vous…
Vos livres? Chez Pantoute et à la Librairie générale française.
Votre pain? Chez Éric Borderon.
Vos produits d’épicerie? Au Marché du Vieux-Port, au IGA de Lac-Beauport, sur Cartier aussi. Et j’aime bien les boutiques Pâtes à tout.
Vos chocolats? Chez Cupidon. Vous savez quoi? J’ai jamais fumé, je ne bois pas, mais qu’est-ce que je bouffe comme chocolat! Je suis terrible.
Vos articles de sport? Pour mes espadrilles, je vais toujours au Sports Experts du PEPS. Ce sont des coureurs et ils me connaissent.
En vrac
Un endroit où vous vous sentez chez vous: dans mon jardin sur le toit du Château Frontenac.
Un endroit qui a fermé et dont vous vous ennuyez: mmmhh… je ne vois pas. Mais ils pourraient démolir le Complexe G; c’est laid, ça, non?
Votre endroit secret: le minuscule parc du Cavalier-du-Moulin, au bout de la rue Mont-Carmel.