"Habiter la Petite Italie, c’est surtout plaisant l’été, prévient Joëlle. L’hiver, c’est plutôt drabe. Mais pendant la saison estivale, ça bouge vraiment, c’est plein de vie! Par exemple, il y a quelques fêtes à l’italienne sur le boulevard Saint-Laurent, que l’on ferme pour l’occasion. J’aime bien y aller, plus pour observer la foule que pour faire la fête. Il y a des spectacles, de la musique, des défilés de robes de mariée… les Italiens mettent le paquet quand ils célèbrent!" Tellement que lors d’une de ces fêtes publiques l’été dernier, la musique a résonné jusqu’à cinq heures du matin, au grand désespoir de Claudine, qui partage avec Joëlle un appartement avenue Mozart, angle Saint-Laurent.
Mais il n’y a pas que des nuits de bamboula dans la Petite Italie. Il y a aussi, et surtout, un quotidien bien coloré. "C’est génial de se promener dans les rues ici, raconte Joëlle. J’aime les vieillards italiens qui jouent à la pétanque dans les parcs, les mammas qui crient de balcon en balcon. C’est amusant aussi de voir les jeunes Italiens parader avec leurs chandails Ferrari pendant le Grand Prix. Ils sont fiers comme des coqs."
Que l’on se détrompe, il n’y a pas que des pros de la sauce tomate ici, bien au contraire. La preuve, parmi leurs voisins se trouve une famille indienne qui cuisine du matin au soir. Les parfums de cari et de cumin qui s’en dégagent font concurrence à Nonno’s Trattoria, le resto du coin. "Il y a une très grande diversité ici. On y croise toutes sortes de gens de toutes sortes de classes sociales. Il y a beaucoup de richesse, mais aussi pas mal de pauvreté. À mon avis, cette disparité est vraiment ce qui fait la beauté du quartier. Ça le rend très dynamique", souligne Claudine.
PETITE BALADE EN ITALIE
L’hiver, les deux femmes ne sont pas enclines à de très longues balades. Du coup, le boulevard Saint-Laurent suffit à lui seul pour combler leurs besoins. Elles boudent alors le Marché Jean-Talon et vont faire les courses chez leur voisin, l’incontournable Milano Fruiterie. "C’est une super belle épicerie fine, ils ont de tout: des fruits, des pâtes fraîches, des fromages, de l’huile d’olive. C’est hyper-italien comme ambiance. Quand tu arrives à la caisse, tu as plus de chances de te faire saluer en italien qu’en français", affirme Joëlle. Si cette dernière n’apprécie pas particulièrement le nightlife du quartier, elle adore néanmoins aller faire un tour au Bistro Vices & Versa, situé près de Saint-Zotique. "Ils ont une belle variété de bières et surtout une super belle terrasse et de l’excellente musique. C’est la place idéale pour boire un verre et grignoter."
Elle a beau être plus casanière que sa coloc, quand vient le temps de se faire coiffer, Claudine ne badine pas avec la qualité. Elle se rend au salon de coiffure qui se nomme – modestement – Queen of the World. "C’est un salon de coiffure-boutique. Ils vendent des vêtements aux allures rock. Ils ont même des vélos à siège banane. L’endroit est original, mais ils sont aussi très compétents. C’est Angela qui me coupe les cheveux, elle a un talent admirable!"
Côté shopping, Claudine affirme ne pas avoir envie d’attendre les soldes de la boutique Nolita pour s’habiller. Qu’importe, puisqu’elle a trouvé sa caverne d’Ali Baba à l’angle de Jean-Talon: la Friperie Renaissance. "Je préfère aller magasiner là-bas, il y a une très grande surface de vente. Ils ont vraiment de tout, des vêtements, bien sûr, mais aussi des meubles, des livres. J’y fais toujours de belles trouvailles. Et en plus, j’aide mon quartier à ne pas trop gaspiller!"
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NOTRE 4 1/2 AVENUE MOZART
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| Un appartement à l’image du quartier: plein de vie. photo: Dominic Gauthier |
En plein coeur de la Petite Italie, Joëlle et Claudine habitent un logement rempli de belles plantes, avec des murs peints en jaune et blanc, des meubles rouges, d’autres en bois foncé. C’est à l’image du quartier, plein de vie. "Nous payons peut-être le même prix que sur le Plateau, mais au moins ici, c’est un vrai 4 1/2, ce n’est pas un 2 1/2 transformé. C’est super bien isolé, bien rénové", affirme Joëlle. Depuis les grandes fenêtres de la salle à manger, on a droit à une vue fortuite: la ruelle entre les rues Saint-Laurent et Clark. "L’été, c’est formidable de voir toutes ces cordes à linge remplies. On y voit les vraies couleurs de la vie du quartier", dit Claudine. Entre les mêmes volets, il y a aussi les remarquables couchers de soleil qui illuminent quotidiennement l’heure de l’apéro. Ça, c’est la vraie dolce vita.