Certaines de mes connaissances sont convaincues que la Saint-Valentin a été inventée par Hallmark, et redoutent l’arrivée du 14 février comme d’autres craignent l’herpès. Les célibataires endurcis appréhendent la date fatidique avec un mélange de terreur et d’indignation, alors que d’autres y voient une occasion facile d’exploiter leur disponibilité en maximisant l’impact de leurs rendez-vous galants.
Que l’on soit casé ou pas, c’est une occasion rêvée de se gâter, et votre patron ne sera jamais aussi indulgent que le vendredi matin du 15 février, alors que vous gagnerez votre bureau en titubant, d’énormes poches sous les yeux, l’haleine encore chargée d’alcool. Il faut cependant éviter de sauter des étapes, et commencer par se trouver un(e) "valentin(e)".
CHASSE GARDEE
La compétition sera féroce, mais rassurez-vous, les statistiques sont de votre côté: on compte à Montréal, selon une étude de l’Observatoire économique et urbain datant de 2003, 52 % de femmes et 48 % d’hommes. Les chances de se "matcher" sont donc bonnes.
Si vous avez planifié votre Saint-Valentin à l’avance, vous avez peut-être fait appel à un site de rencontres. Mais pour ceux d’entre vous qui sont d’incorrigibles retardataires, il faudra une visite sur le terrain.
Où trouver l’âme soeur? Il existe plusieurs méthodes. Chose certaine, les gens qui prétendent "savoir ce qu’ils veulent" se trompent souvent. Je préconise la méthode du "goûteur": essayez le plus de saveurs différentes possible, et vous allez finir par tomber sur quelque chose qui vous convient. Draguez dans le métro, dans l’autobus, à l’épicerie, en promenant Nestor, au club vidéo, au pub… Vous avez un "kick" sur quelqu’un au boulot? Le timing est adéquat pour tester le terrain: envoyez à l’être convoité une carte rouge, comme à la petite école, et en cas de refus, prétendez qu’il s’agissait d’une plaisanterie. Impossible de perdre la face, et si vous vous y prenez bien, l’esprit de la fête est de votre côté!
PASSONS A L’ACTION!
Une fois muni d’un(e) partenaire, les possibilités sont vastes. Un rendez-vous romantique comme tout peut impliquer un détour par la patinoire réfrigérée du Mont Royal (www.lemontroyal.qc.ca), près du pavillon du lac aux Castors. Ouverte cette année jusqu’au 9 mars, elle vous permettra d’éviter les mauvaises surprises météorologiques, et de commencer la soirée en beauté, la glace étant ouverte tous les jours jusqu’à 21 h. Épatez votre conquête avec votre coup de patin, ou faites-la rire avec votre maladresse!
Offrir des fleurs et des chocolats, c’est plutôt traditionnel, et ça peut réussir, mais rien ne vaut le plaisir de la découverte culinaire. Une surprise vous attend au Marché 27 (27, rue Prince-Arthur Ouest, tél.: 514 287-2725; info.: www.marche27.com). Et elle est de taille: il ne s’agit ici ni d’un grec ni d’un asiatique! C’est plutôt un chic café-resto où l’on peut prendre tous nos repas, principalement reconnu pour son "bar à tartares" tenu par un chef à la dextérité étonnante. On peut aussi y acheter toutes sortes d’aliments pour emporter, au cas où l’impatience charnelle vous frapperait de plein fouet au milieu du repas…
PLAN PLUS BRUYANT
Une fois l’estomac bien rempli, alors que la noirceur envahit les rues, l’esprit festif s’amplifie immanquablement avec chaque consommation. Laissez les verres avalés guider vos pas chancelants, et choisissez bien votre soirée: l’amour est dans l’air!
Un classique, la soirée Overdose du Parking (1296, rue Amherst; info.: www.parkingnightclub.com) propose cette année une édition spéciale "Lover-Dose", avec nul autre que le populaire Français David Carretta. Il en sera à sa troisième visite à la populaire soirée mixte présidée par Mini, et ne laisse habituellement personne indifférent avec sa mixture de techno quasi industriel et sa flamboyante moustache. C’est le John Holmes de l’électro! Et comme le Parking a gagné pendant plusieurs années de suite la palme du club où il est le plus facile de "scorer" (selon le sondage annuel d’un hebdo compétiteur, dans l’Ouest), ceux d’entre vous qui sont encore sans "prospects" à ce stade-ci de la soirée auront une belle chance de remédier à la situation.
Puisque les festivités se poursuivent généralement jusqu’à la fin du week-end, que la pêche ait été bonne ou non, rien ne vous empêche d’aller faire un tour au Théâtre Sans Fil (411, avenue Letourneux) le samedi 16 février pour le party SUGR 2, organisé par les gars d’Akarien et de Tech-Safari. Vous pourrez y danser toute la nuit dans deux salles (électro et psy-trance), et la brochette d’invités met l’eau à la bouche: outre les Français Talamasca et Anton X et le Belge Yves Bash, on y propose aussi une prestation live de l’Irlandais Nellboy, qui marie guitares et vocoders avec une sensibilité bien personnelle.
Maintenant, il vous suffit de vous souvenir avec succès du nom de la personne que vous ramènerez chez vous, au cas où cette information soit requise lors d’une conversation ayant lieu le lendemain matin, et l’affaire est ketchup: Cupidon pourra snoozer en paix, vous aurez fait son travail à sa place.