Vie

Hôtel de glace : Glace à part

Pour son huitième anniversaire, l’Hôtel de glace trouve son identité et se pare d’oeuvres d’art pour vous faire vivre une expérience très loin des clichés. Jacques Desbois, son PDG, nous met au parfum.

UNE MISSION REPENSÉE

"L’Hôtel de glace s’apprête à entrer dans son âge adulte", indique Jacques Desbois, le président-directeur général et concepteur de l’hôtel implanté pour l’hiver dans la Station Duchesnay. En effet, comme toute autre entreprise qui se projette dans l’avenir, l’Hôtel de glace s’est remis en question et a cherché son identité propre. Aujourd’hui, on constate que le concept de départ a beaucoup évolué au fil des années, il s’est développé tant sur le plan technique qu’en matière de commercialisation.

Résultat de cette réflexion stratégique: une véritable ligne directrice est tracée et la vocation du lieu est repensée. "La première mission positionnait l’hôtel comme objet en soi", explique Jacques Desbois. Un somptueux palais de glace, c’est vrai. Or, il se définit davantage aujourd’hui comme un médium et va chercher sa nature profonde. Aussi, l’environnement et l’identité nordique constituent le coeur de la nouvelle mission de l’Hôtel de glace: "C’est un événement nordique qui fait vivre une expérience unique, ludique et éducative centrée sur l’émerveillement, la nature et l’environnement." L’Hôtel de glace veut être un acteur qui contribue activement aux enjeux environnementaux, en donnant aux visiteurs l’occasion de s’imbiber de nature et de se sensibiliser à la nordicité. "Moi, j’aime l’hiver", nous dit le directeur, presque sur le ton de la confidence. "Nous sommes des descendants de Méditerranéens qui se sont trompés de chemin." Pour lui, les Québécois doivent assumer leur identité nordique et se réapproprier l’hiver, et l’Hôtel de glace est un moyen rêvé.

FESTIVAL ARTS D’HIVER

Notons que l’hôtel lui-même est une véritable oeuvre d’art, et comme toute oeuvre d’art, il a un pouvoir de sensibilisation et peut avoir plusieurs niveaux d’interprétation. "L’hôtel se veut avant tout un médium, un centre de discussion et d’expérience." Le ton est donné, on se trouve bien loin de la notion de resort pour touristes qui a souvent plané au-dessus de la construction éphémère. D’ailleurs, 25 % des gens qui séjournent à l’hôtel viennent du Québec. Il s’agit bel et bien d’un phénomène local que les Québécois doivent s’approprier. En outre, dans le cadre du Festival Arts d’hiver dirigé par Serge Péloquin, tout au long de l’hiver auront lieu diverses manifestations culturelles dans l’enceinte même du palais glacé. Une place de choix est accordée aux disciplines artistiques qui ont un ancrage traditionnel dans un contexte hivernal: l’incontournable sculpture sur glace, mais également la peinture sur glace, avec la tenue d’un symposium du 29 février au 2 mars 2008, ainsi qu’un concours d’architecture éphémère dont les gagnants verront leur projet réalisé. Et cerise sur le gâteau, cette année, le génial architecte catalan Gaudi s’invite dans les décors du N’Ice Club.

Marie Laberge écrit: "L’hiver à ses débuts ressemble toujours à une fête attendue. Ce n’est qu’après qu’on se demande ce qu’on pouvait bien tant attendre." Et si c’était l’Hôtel de glace?