Vie

Pointe-Saint-Charles : Pointe de vie

C’est l’un des plus anciens secteurs de Montréal. Voisin du litigieux Griffintown, le quartier Pointe-Saint-Charles est vraisemblablement en pleine métamorphose.

Pointe-Saint-Charles s’embourgeoise à vue d’oeil. On n’a qu’à penser à tous les nouveaux lofts qui poussent près du canal de Lachine pour s’en persuader. Stéphanie, propriétaire d’une maison, rue d’Hibernia, en est convaincue. Depuis 2001, la valeur de sa chaumière s’est multipliée par cinq. Bon deal. Mais en vaut-il vraiment la peine? "Ici, je me sens comme dans mon petit Brooklyn, dit-elle. J’ai vraiment l’impression d’être en campagne au coeur de la ville. Je suis bien chez moi; je cuisine beaucoup plus depuis que j’habite ici. Au lieu de sortir avec des amis, je leur fais des bouffes maison." Ah, les soupers entre amis bien, bien arrosés, c’est tellement sympa! Pourvu que l’on ne manque pas de vin… "Il n’y a pas de SAQ Express dans le coin. La plus près est sur la rue Peel. Ça, c’est LA grande lacune du quartier."

Au lieu d’être constamment stimulée par les boutiques de toutes sortes et la consommation à outrance, Stéphanie profite donc à fond des petites joies de son patelin. "Il y a une foule de patinoires extérieures, des bibliothèques; il y a même une piscine intérieure à 50 mètres de chez moi. L’été, je suis toujours sur la piste cyclable du canal de Lachine. C’est génial!"

LA BELLE BALADE

Ici, la Main du quartier, c’est la rue Notre-Dame. "Entre Charlevoix et Peel, il y a plein de nouveaux restaurants super intéressants, souligne Stéphanie. J’aime aller chez Ru de Nam. D’un côté, c’est une boutique d’objets asiatiques et de l’autre, c’est un bon petit resto vietnamien."

On ne doute pas de la valeur gastronomique du coin, mais Pointe-Saint-Charles est surtout le spot des sportifs. Mis à part le vélo, le ski de fond ou le kayak que l’on fait sur le canal de Lachine, il existe des lieux aussi intéressants qu’inusités. Pensons au centre d’escalade Allez Up situé sur la rue Shearer, ou à la boutique de surf 2 Imagine, rue Charlevoix. Pour sa part, Stéphanie opte pour le yoga, qu’elle pratique à deux pas de chez elle, au Studio Breathe campé dans un gigantesque loft, rue Shearer. "C’est l’un des nouveaux endroits que j’apprécie vraiment. C’est super beau, c’est grand, c’est éclairé. Ils n’ont pas que du yoga, on peut faire de la boxe, du kickboxing, du spinning et une foule d’autres sports."

Stéphanie craque également pour un autre grand loft, celui-là dédié à l’art, soit la galerie Parisian Laundry, située sur Saint-Antoine Ouest. "J’aime la bâtisse, je vais y flâner à l’occasion, il y a une belle ambiance." Bien sûr, notre interlocutrice aime aussi la galerie pour ses expositions. Celle du moment? Wonderland de l’artiste Rick Leong. Parlant d’art, Stéphanie fréquente aussi le Cluny ArtBar, un café situé dans le centre d’art contemporain de la Fonderie Darling, à dix minutes de chez elle. "Cet endroit est magnifique! On sert au comptoir, un genre de cantine chic, avec de l’excellente bouffe. Il y a de grandes tables de bois, c’est très agréable."

Et puisque Madame aime le beau, il n’est pas surprenant qu’elle affectionne l’atelier-boutique de l’éco-designer Mariouche Gagné, Harricanna, rue Saint-Antoine Ouest. "C’est une créatrice qui prend d’anciens manteaux de fourrure et qui les retape. Absolument épatant!"

ooo

UN CHALET DANS POINTE-SAINT-CHARLES

Stéphanie a acheté sa maison le 11 septembre 2001. Angoissant. Qu’à cela ne tienne, en entrant chez elle, aucune trace d’angoisse à l’horizon. Beaucoup de briques, du bois, un foyer, c’est rustique et invitant. "Je l’appelle mon petit chalet en ville. Je suis bien ici!" Vu de l’extérieur, c’est plutôt terne. Mais on se rend vite compte que l’habit ne fait pas le moine. Maison centenaire sur deux étages, l’endroit fait fondre de jalousie. Le rez-de-chaussée est tout ouvert, meublé avec goût, d’un comptoir et de chaises hautes, d’une magnifique table à manger en bois sombre, sans oublier le douillet canapé blanc. À l’étage se trouvent deux chambres à coucher, un bureau et une salle de bain. Mais ce qu’on aime par-dessus tout, c’est la cour arrière. "Je me suis fait un potager, c’est comme à la campagne, il y a deux gros arbres qui créent de l’intimité. C’est un petit bijou, c’est réellement mon coin de paradis ici." Et si l’on se fie à la rumeur, les fêtes de jardin que donne Stéphanie ont aussi quelque chose de paradisiaque.