Ville-Émard est un quartier des plus accueillants. C’est l’avis d’Annie, qui y réside depuis bientôt un an. "Lorsque l’on a emménagé dans le coin, plein de gens sont venus se présenter. Certains ont même offert des jouets à mes enfants. En moins d’un an, j’en suis venue à connaître plus de gens que pendant les sept années où j’ai vécu dans la Petite-Patrie."
Qui habite donc ce quartier aussi généreux que chaleureux? Une simple promenade dans les rues suffit pour s’en faire une idée. Ici, les têtes grisonnantes sont au rendez-vous et un bon nombre d’entre elles habitent le quartier depuis belle lurette. "Un de mes voisins est dans le quartier depuis 90 ans! Il est né ici et il n’a jamais habité ailleurs. Il se promène dans la ruelle et il connaît toutes les histoires de Ville-Émard. Il connaît la vie des immeubles, les années où ils ont été rénovés. Il est très gentil; par contre, quand il parle, il parle longtemps!"
Entre les métros Monk et Jolicoeur, il flotte donc dans les rues un esprit de village sympathique. Des jasettes sur les galeries, aux coins des rues, dans les parcs, en face du dépanneur. L’expression "parle, parle, jase, jase" serait-elle née à Ville-Émard?
PLEIN AIR URBAIN
Annie aimerait bien aller déguster des petits croissants frais et boire un latte bien crémeux les dimanches matins. Hélas, Ville-Émard n’est pas le coin gastronomique par excellence. "Il est possible de trouver des produits raffinés, mais ça se fait difficilement à pied. C’est le grand manque du quartier."
Annie ne s’en fait pas outre mesure. Le secteur regorge d’espaces nature qui compensent grandement cette fameuse carence gourmande. Le parc Angrignon figure parmi les hot spots de la résidente. "Ce parc est immense. Il y a des pistes cyclables qui le traversent, il est très boisé, il y a même un lac au milieu, avec des hérons et des canards. Mes enfants adorent ça. Nous y allons à vélo, c’est à quelques minutes de la maison." Toujours en pédalant, Annie aime bien se rendre jusqu’au fleuve dans le quartier voisin, à Verdun. "Il y a une très grande surface verte qui longe le fleuve, tout près des rapides de Lachine. C’est l’un des rares secteurs de Montréal où le bord du fleuve n’est pas envahi de constructions, c’est naturel."
Après une bonne journée de plein air en famille, Annie fait parfois un détour par la pâtisserie Gourmet Aldo. "Ils font de vraies bonnes pizzas italiennes, carrées et minces." Il lui arrive également de se laisser tenter par du fast-food, mais pas n’importe lequel, celui du Dilallo Burger Original 1929. "C’est une vraie place à hamburgers et l’ambiance est sympathique. J’aime les murs remplis de vieilles photos du quartier."
Et question de chasser un peu les effets graisseux des cheeseburgers engloutis, elle va au Mandala Spa Urbain, ouvert depuis septembre dernier. Outre des services de massothérapie, de soins faciaux et corporels, il y a un petit salon de thé où l’on offre des plantes médicinales et des thés bios. "C’est une très belle place et ça marche plutôt bien. C’est un signe que le quartier est en train de se transformer."
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NOTRE DUPLEX À VILLE-ÉMARD
Dans ce duplex de la rue Dumas, la vie familiale se déroule dans le salon à aire ouverte, juxtaposé à la cuisine. photo: Dominic Gauthier |
Rue Dumas, Annie habite, avec son conjoint et leurs deux enfants, au rez-de-chaussée du duplex qu’ils ont acheté l’an dernier. "C’est encore en transformation, nous le retapons tranquillement. On aime bien y habiter." La vie familiale se déroule dans le salon à aire ouverte, juxtaposé à la cuisine. Avec des murs rouges, de nombreuses fenêtres et une ribambelle de plantes, l’endroit est gai et ensoleillé. L’été, cette pièce s’agrandit puisqu’elle donne sur la jolie cour gazonnée. "Les enfants s’amusent beaucoup dehors, c’est tellement mieux que d’habiter un troisième étage!" Toutefois, quand elle a envie de s’informer sur ce qui se trame dans le quartier, elle s’assoit sur la galerie avant. Elle est certaine d’y trouver un voisin qui aura quelque chose à raconter.