Vie

J.A. Moisan : Clément Saint-Laurent

Clément St-Laurent est copropriétaire de l’épicerie J.A. Moisan. Rencontre avec un homme qui est tombé amoureux de l’histoire de la plus vieille épicerie en Amérique du Nord.

En 1999, Clément St-Laurent, avec sa conjointe Nathalie Deraspe et son frère François St-Laurent, acquiert l’épicerie J.A. Moisan, véritable bastion du quartier dont la survie était menacée. Travailleurs acharnés, les trois actionnaires ont redonné à cet édifice ses lettres de noblesse. Animés par la même vision, il était hors de question pour eux de laisser sombrer dans l’oubli ce magnifique bâtiment – le seul, avec ceux du Hobbit et de la Piazzetta, à avoir survécu au feu de 1846 – et son histoire, portée par la famille de Jean-Alfred Moisan. Après avoir travaillé à développer l’épicerie fine, ils se sont lancés en 2002 dans la grande aventure consistant à rénover les deuxième et troisième étages, qui furent jadis les appartements de Moisan. Une tâche colossale qui a nécessité des études historiques et des travaux de reconstitution considérables. Depuis mai 2007, cette auberge à l’anglaise accueille les visiteurs dans ses quatre chambres.

J.A. Moisan, c’est quoi?

"Notre philosophie, c’est de partager avec les autres cette émotion historique. L’objectif de cette entreprise est de reconstituer une histoire réelle, qui a été véhiculée par un monsieur qui s’appelait Jean-Alfred Moisan, du 19e siècle jusqu’à aujourd’hui."

Le petit plus qui vous distingue des autres?

"Nous avons quelque chose de très unique, qui ne pourra jamais être copié. Bien sûr, les gens viennent nous voir pour nos produits spécialisés, mais beaucoup sont aussi attirés par l’histoire de l’épicerie."

En tant qu’entrepreneurs, quelles sont vos plus grandes qualités?

"Je dirais que c’est notre complémentarité et notre diversité, et aussi notre lien familial. Je suis gestionnaire de formation, mais j’aime le travail manuel et l’histoire. Nathalie est la comptable, le "contrôleur" des dépenses. François gère, voit au bon fonctionnement du magasin, de l’inventaire."

Votre plus vilain défaut?

"J’ai le défaut d’être trop perfectionniste, de m’attarder à faire toujours mieux, de me préoccuper des détails… On me le reproche aussi! (rires)"

Où vous voyez-vous dans 10 ans? Ici?

"Oh oui! Je me vois travailler avec la relève, avec des entreprises du quartier, pour offrir un produit encore plus personnalisé."

Quels sont vos produits les plus courus?

"On a tellement de produits! C’est sûr que nous avons une belle sélection de thés. Aussi, les épices et notre comptoir de fromages québécois. Nous avons la chance, à Québec, de pouvoir tenir une épicerie qui regroupe des produits de plusieurs cuisines du monde sous le même toit, ce qui ne pourrait pas exister à Montréal. Il y a des gens de toutes les nationalités qui viennent chez nous et ça, j’en suis fier!"

J.A. Moisan
699, rue Saint-Jean
418 522-0685
www.jamoisan.com