Avec ses multiples facettes accidentées, la chaise Frédérik a la forme anguleuse et graphique d’un pliage origami. Si l’origami pouvait être asymétrique. Étienne Hotte, le designer qui a créé l’objet dans ses temps libres, affirme avoir voulu "pervertir" ce système symétrique qu’est l’origami. Tout comme il a voulu réinventer, à sa façon, cet objet d’usage courant qu’est la chaise. "Est-ce qu’on a besoin de nouvelles chaises? demande-t-il. Non. Mais est-ce qu’on a besoin d’une chaise qui dit autre chose, qui transcende le paradigme d’un dossier avec quatre pattes?" Chose certaine, la chaise nommée Frédérik ne ressemble en rien à ses cousines de chez Ikea. Avec sa silhouette heurtée et irrégulière, faite d’une seule feuille d’acier pliée et repliée sur elle-même, elle a plus en commun avec l’objet de musée.
Et elle pourrait bien rester à l’état d’oeuvre unique. Ou plutôt, à l’état de trois oeuvres uniques (l’un des modèles est en acier rouillé, le second en acier chromé, et le troisième est recouvert de spandex rouge tissé et noué). Son créateur, Étienne Hotte, espère la montrer dans un grand salon international où elle se ferait remarquer d’un éditeur et produire en
petite série. Sinon, il voudrait se faire un chemin dans l’autoédition. C’est lui-même qui a fabriqué les trois premiers prototypes. Le jeune designer, qui a déjà travaillé pour Moderno et les architectes Saucier + Perrotte, a aussi plusieurs emplois manuels derrière lui (dans la construction et les ateliers de modelage). Ce qui explique qu’il ne craint pas de se lancer dans la construction de tels objets par lui-même. "En fait, il faudrait que je devienne mon propre manufacturier pour produire mes chaises, dit-il avec un sourire. Mais je vis dans l’effervescence de la nouvelle idée…" Info.: www.etiennehotte.com