Le mot philosophie provoque des soupirs chez les uns, des sourcillements chez les autres. Pour certains, il rime avec une soirée entre amis passée à refaire le monde, alors qu’autrui s’en méfie. Or, même s’il est vrai qu’un diplôme en "pelletage de nuages" est très utile pour dégager le ciel des idées, quelle est la place de la philo dans un monde comme le nôtre?
"Ce sont les questions qui font le philosophe", disait Paul Valéry. Nous avons donc adressé les nôtres à Victor Thibaudeau, professeur et directeur des programmes de premier cycle à la Faculté de philosophie de l’Université Laval. "À l’origine, la philosophie, c’est un peu une façon de voir le monde qui n’impose pas une grille de lecture rigide, mais qui requiert certainement une méthode, explique-t-il. Cela dit, le propre de cette méthode est d’être critique. Elle permet de manipuler les idées au lieu d’en dépendre. Elle permet aussi d’éviter d’être limité par un cadre d’analyse trop strict et de voir au-delà des préjugés. Au quotidien, alors qu’on est constamment embrouillé dans une bousculade d’idées et d’opinions souvent contradictoires, la formation en philosophie n’est pas un luxe!"
Tout ça est bien beau, mais si vous êtes du type terre à terre et que vos considérations sont plutôt d’ordre pratique, pourquoi investir dans un certificat en philosophie? "Il y a l’intérêt bien sûr, souligne M. Thibaudeau, mais la philo s’adresse aussi aux étudiants et aux professionnels soucieux d’acquérir une formation dont les objectifs sont le raffinement de leurs capacités d’analyse et de leur technique d’argumentation." À une époque où la performance et la compétitivité dépendent souvent d’un partage efficace de l’information, un cours comme "Principes de logique" peut s’avérer un atout professionnel important.
À ce sujet, vous commettez une erreur si vous croyez que le certificat à distance n’est que la version édulcorée de l’enseignement ordinaire. "Il s’agit d’une formation complète et rigoureuse, aussi exigeante que celle qui se donne en classe, sinon plus, car l’étudiant ne bénéficie pas de la structure d’un horaire, il doit être très discipliné", commente M. Thibaudeau. Sous sa gouverne, on a aussi revisité la façon d’enseigner à distance. C’est pourquoi il a pu compter sur la contribution de Thomas De Koninck, connu pour ses réflexions sur l’éducation et pour ses talents d’orateur. Ce dernier prête son caractère, son visage et sa voix à la première mouture en ligne du cours "Les Présocratiques". Cette nouvelle approche rénove la façon d’enseigner à distance et donne l’impression d’avoir un professeur particulier. On sent que les concepteurs ont tenu compte de l’étudiant. "En philosophie comme dans tout autre cours, la parole vivante et l’expression du professeur contribuent énormément à la qualité de l’enseignement. Aussi, nous voulions que notre programme en ligne rende compte de ce dynamisme."
Faculté de philosophie de l’Université Laval
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