"Pousse, mais pousse égal!" clameront les sceptiques. Ceux-ci n’ont qu’à se rendre dans la grande serre du Jardin botanique de Montréal. L’événement Papillons en liberté y est en cours, et ils seront confondus. Pendant qu’ils seront envoûtés par le charme des centaines de papillons exotiques et colorés provenant de fermes d’élevage du Kenya, de la Tanzanie et de l’Ouganda, ils soutiendront l’économie sociale et la biodiversité d’Afrique. Facile de faire des gestes équitables, hein?
L’effet papillon prend ici tout son sens et ce n’est pas que du vent. L’élevage de papillons crée de l’emploi dans les communautés africaines situées à proximité des forêts où l’on élève des papillons plutôt que de couper des arbres. Du coup, les ressources de base – les papillons et les plantes sur lesquelles les chenilles passent le temps – se trouvant dans la forêt, les éleveurs réalisent que leur qualité de vie est liée à la protection de celle-ci. Dès lors, les communautés touchées par l’élevage de papillons portent un regard nouveau sur la forêt et adoptent des habitudes plus vertes.
C’est grâce à l’Agence canadienne d’inspection des aliments si l’on peut admirer ces bibittes équitables. Elle a en effet octroyé un permis spécial au Jardin botanique afin d’autoriser l’importation et l’exposition au public de 90 nouvelles espèces de papillons africains. C’est une première au Canada. On peut donc dire que c’est de la grande visite! Ça vaut la peine d’aller saluer le papillon-vedette de cette 11e édition: le papilio demodocus. Il est apparemment très actif dans l’Afrique subsaharienne. Il faudra voir s’il l’est autant en voyage. D’autant plus qu’il sera possible d’observer la femelle pondre des oeufs sur sa plante favorite, le citrus.
Cela dit, les beautés africaines ne sont pas les seules invitées. La grande serre d’exposition héberge également des papillons venus d’Asie et d’Amérique, pour un total de 15 000. Il ne manque que vous.
L’événement prend fin le 27 avril. Info.: museumsnature.ca.