À l’ère du multitâches et du per-to-per sauce My Space, beaucoup d’artistes en herbe se prétendent autosuffisants. Plusieurs d’entre eux tentent en effet de gérer seuls leur carrière, entre autres en court-circuitant les réseaux de distribution traditionnelle. Est-ce à dire qu’à terme, il y aurait péril en la demeure pour la profession d’agent d’artistes?
Pas du tout, d’après le formateur et conférencier Luc Dussault. "S’il est vrai qu’aujourd’hui de plus en plus de gens s’autoproclament artistes et se lancent seuls dans l’arène du show-business, il est aussi vrai que la grande majorité d’entre eux finit par se casser la gueule", affirme sans détour celui qui enseigne à l’École du Show-Business les cours Introduction à la commercialisation et Gestion de projets dans le cadre du programme Agent de commercialisation en développement artistique.
Y a-t-il tout de même de jeunes chanteurs, musiciens ou comédiens qui viennent suivre ses cours pour apprendre à gérer eux-mêmes leurs carrières? "Environ 10 % de mes étudiants sont des artistes qui veulent en apprendre plus sur le côté "business" du show-business: la négociation, la gestion de budget, la mise en marché, etc. La plupart ressortent de là avec la conviction qu’ils ont besoin de trouver quelqu’un pour s’occuper de ces questions-là. Avec raison."
Que les apprentis René Angelil de ce monde se rassurent, à quelques rares exceptions près, aucune carrière digne de ce nom ne se bâtit seule dans l’industrie du show-business. "Que ce soit en musique ou en humour, par exemple, un artiste qui veut réussir doit toujours s’appuyer sur une solide équipe. Un agent est le plus souvent indispensable pour construire quelque chose de tel", explique l’enseignant businessman en illustrant ses propos par la métaphore du mortier qui fait tenir ensemble les briques.
"Un bon agent se doit d’être avant tout un bon négociateur pour l’artiste qu’il représente. Il l’aide à éviter les vices et les pièges de l’industrie, qui sont de natures multiples." Mais que pense notre professeur de ceux qui croient que les agents sont surtout des profiteurs qui font de l’argent sur leur dos? Fin négociateur, Luc Dussault a pour eux une réponse sur mesure: "Vaut mieux obtenir de 50 à 80 % de quelque chose que 100 % de rien du tout."
École du Show-Business
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