POUR DES AMÉNAGEMENTS PAYSAGERS ÉCOLOGIQUES
Après avoir travaillé pendant 25 ans dans le domaine de l’aménagement paysager, notamment pour la Ville de Montréal, Marie-Claire Martineau fonde en 1995 La Vie en vert. Forte de son expérience, l’entreprise développe rapidement ses champs d’activités au Québec. On la retrouve autant dans la création de parcs que dans l’aménagement paysager commercial ou même parfois dans la conception de mobilier urbain. C’est elle qui compose l’aménagement du parc de jeux d’eau Talcy dans l’arrondissement d’Anjou en 2001 et qui met en valeur l’île Garth, sur la rivière des Mille-Îles, en 1999. Elle concevra aussi plusieurs tronçons de la "Route verte" et aménagera également en 2000 une aire de repos pour les employés de Nortel Networks, à Ville Saint-Laurent.
Le cheval de bataille de La Vie en vert, c’est (comme son nom l’indique) le développement durable. "Nous ne voulons pas nous contenter de verdir des espaces; nous concevons nos aménagements paysagers dans une optique écologique", confirme Marie-Claire Martineau. Ainsi, plutôt que de laisser les eaux de ruissellement alimenter davantage les égouts municipaux, l’entreprise prévoit de les détourner vers des fosses de plantation. En parallèle, elle introduit, dans la mesure du possible, la biodiversité dans ses compositions végétales. Par exemple, pour les pelouses, elle privilégie les gazons mixtes (obtenus à partir de plusieurs semences), qui demandent moins d’eau et sont plus résistants que les gazons traditionnels.
INFORMER POUR UNE MEILLEURE QUALITÉ DE VIE
Cependant, réaliser des aménagements paysagers écologiques n’est pas une mince affaire. "Les municipalités avec lesquelles nous travaillons sont souvent confrontées à des problèmes de budgets limités, combinés à des impératifs de résultats rapides", fait remarquer Marie-Claire Martineau. L’architecte paysagiste explique qu’alors que beaucoup de villes sont soumises à des restrictions d’eau, peu d’entre elles sont disposées à investir pour les assumer. "Si on doit aménager un parc de jeux d’eau, il serait logique de recycler l’eau usagée. Mais les systèmes que cela exige sont coûteux et les villes sont peu enclines à les adopter", souligne-t-elle.
De la même façon, les visions à long terme ne sont pas légion. Pour éviter les coûts d’entretien élevés des pelouses traditionnelles, l’idée serait d’investir dans des gazons mixtes. Mais il faudrait alors renouveler toutes les surfaces avec de nouvelles semences plus chères. Les coûts initiaux découragent la plupart des clients, même si, à terme, les économies seraient substantielles. Et même lorsque les municipalités jouent le jeu, le public ne suit pas nécessairement. "Un de nos clients a accepté de choisir un gazon mixte. Or, comme, dans ce cas, ça prend plus de temps pour obtenir de belles surfaces, les gens se sont plaints de la lenteur des résultats; il a donc fallu tout replanter avec du gazon traditionnel!" témoigne Marie-Claire Martineau. L’architecte paysagiste veut souligner par là l’importance de bien communiquer avec la population. "Il faut faire tout un travail d’information pour sensibiliser les villes et les populations; et ça prend du temps."
PAYSAGES CRÉATIFS
Mais La Vie en vert ne se contente pas de créer des environnements durables. Elle essaie aussi d’innover en matière de design, notamment dans un domaine où elle est très présente, celui de la conception de parcs pour enfants (comme Trenholme dans Hochelaga et Rosemary-Brown dans NDG). "Souvent, les parcs pour enfants se résument à un module posé sur un carré de sable. Nous, nous imaginons des fosses de jeu en forme de marguerite ou de peanut!" s’exclame Marie-Claire Martineau. Il y a deux ans, la société a installé, dans le parc Jean-Drapeau, un module de jeux en tubulures et cordages imitant la maison traditionnelle autochtone. Sur le sol synthétique apparaissent des traces de pas de chevreuil et d’ours.
Depuis l’an dernier, La Vie en vert participe à des festivals internationaux. "Nous souhaitons développer de nouvelles idées et les expérimenter", explique sa fondatrice. En 2007, au festival International Flora de Montréal, elle présentait un jardin à double face, l’une artificielle, l’autre végétale, interrogeant la notion même de développement durable. Cette année, son installation "Réuni-ombre" a été sélectionnée pour participer à l’un des plus prestigieux festivals du genre, celui de Chaumont-sur-Loire, en France. Ce jardin, symbolisant l’ombre et la lumière par le choix des couleurs, propose aux visiteurs de vivre une expérience ludique d’ombre et de lumière en leur donnant la possibilité de promener des parasols mobiles montés sur des rails.
Info: www.lavieenvert.net